vendredi 28 juin 2013

« Rencontrons-nous »

Avant une pause estivale bien méritée, l’Alliance géostratégique vous invite à venir prendre un dernier verre le 4 juillet à 19h au café Le Concorde autour du thème « Rencontrons-nous : Speed-Blogging AGS ». 
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L’occasion de discuter et partager en toute simplicité avec les membres d’AGS, dont certainement votre serviteur. L’occasion également, avec cette 27e rencontre, de clôturer ensemble la troisième saison des Cafés Stratégiques et de se fixer rendez-vous à la rentrée pour une nouvelle année tout aussi intense et riche en interventions.

vendredi 21 juin 2013

Paris-Le-Bourget 2013 et l’espace : tour d’horizon

Le 50e salon international de l’aéronautique et de l’espace (SIAE) a ouvert ses portes lundi matin. Et comme toutes les années impaires, l’on peut voir converger les grands noms de l’aéronautique et de l’astronautique à l’aéroport du Bourget jusqu’au weekend. Si cette année (plus) encore l’air semble dominer en imposant son rythme au salon, de la présentation et démonstrations en vol de nouveaux (et plus anciens) avions – notamment les trois stars que sont l’A400M, le Dreamliner et l’Airbus A350 – à l’annonce de juteux contrats, l’espace est lui aussi présent.
Et il n’y a pas que les maquettes des lanceurs spatiaux, véhicules suborbitaux et systèmes satellites divers présents dans les pavillons ou stands du CNES, de l’ESA, de Roscosmos, de Dassault, Astrium ou Thales pour n’en citer qu’une poignée pour en témoigner. La preuve également par l’image avec cette magnifique prise de vue haute-résolution signée Pléiades, le satellite d’observation construit et opéré par Astrium (images téléchargeables ici). Alors que les professionnels sont en train en ce moment même de laisser la place au grand public, que pouvons-nous retenir de cette semaine ?
Que l’espace est « vecteur d’innovation au service de l’emploi » et qu’« avec un budget du CNES de 2 120 M€ en 2013, la France est la deuxième puissance spatiale mondiale en terme d’effort annuel per capita avec 31 € par habitant, derrière les Etats-Unis (49 €) mais loin devant l’Allemagne (17 €) et le Royaume-Uni (6 €) » et le « moteur de la stratégie spatiale européenne ».

Aussi le pavillon de l’ESA – si j’en crois les avions Bombardier placés à l’arrière-plan sur la photographie – a-t-il accueilli le jour de l’inauguration du salon le premier ministre Jean-Marc Ayrault accompagné pour l’occasion des ministères de tutelle du CNES, Jean-Yves Le Drian pour la Défense et Geneviève Fioraso pour l’Enseignement supérieur et la recherche. Autour du premier ministre – que la maquette à l’échelle 1 du satellite Alphasat, haut de 7 mètres, large de 3, semble beaucoup intéresser –, trois présidents : de gauche à droite, Jean-Jacques Dordain de l’ESA, Jean-Yves le Gall du CNES et Stéphane Israël d’Arianespace.

Que, pour continuer sur la lecture du communiqué de presse, « Les années à venir vont être déterminantes pour notre politique spatiale » et que pour répondre à ce défi il faut un programme ambitieux pour 2020 : « Ariane 6 pour l’accès à l’espace, Exomars et Cosmic Vision pour les sciences, Merlin, Microcarb et Swot pour l’étude de la Terre, Neosat et THD pour les applications et CSO, Ceres et Comsat NG pour la défense et la sécurité ».

On lira avec intérêt l’entretien croisé de Jean-Yves le Gall (CNES) et Michel de Rosen (Eutelsat) accordé au journal Le Monde, « Spatial : "Il faut un schéma industriel plus simple" en Europe » (pour les abonnés) et on jettera un œil tout aussi attentif au hangout (#CNESTalks) organisé à l’initiative du CNES sur « les orientations de la politique spatiale française ». S’agissant de la suite à donner au programme Syracuse 3, on se réfèrera à cet article de Space News, « Europe Faces Obstacles in Pooling Military Satellite Telecom Resources ».
Le Bourget 2013, c’est aussi la signature entre l’ESA et TAS de l’ultime contrat pour achever le développement de la mission 2016 du programme ExoMars, tout en préparant une bonne partie de la mission prévue pour 2018. Voir Peter B. de Selding, « At Paris Air Show, ESA Signs Final Contract for 2016 ExoMars Mission », SN, 17 juin.
C’est également l’occasion de se réunir pour se féliciter du succès du plus important partenariat public/privé dans le domaine du spatial : Alphasat, le plus grand satellite de télécommunications jamais construit en Europe. Lire « Table ronde Alphasat au Bourget » sur le site de l’ESA, ainsi que, daté du 19 juin, « Alphasat : l’A380 des satellites de télécoms » via le Figaro.fr.
C’est enfin les nouveaux contrats engrangés par Arianespace qui lui assurent un programme et un carnet de commandes bien remplis pour 2013. Dix lancements sont ainsi prévus cette année, et la société a emporté, au premier semestre, 8 nouveaux contrats de lancement de satellites. Durant ce salon, le satellite Göktürk 1 est venu s’ajouter à la liste avec une mise en orbite sur lanceur Vega annoncée pour 2015. Lire Peter B. de Selding, « Arianespace Expects To Order 18 Ariane 5 Rockets this Year » et « Arianespace Inks Deal for 2015 Vega Launch of Turkish Imaging Satellite », SN, 18 juin, ainsi que Thierry Lucas, « Arianespace veut accélérer la cadence », L’usine nouvelle, 19 juin. 
Pour une couverture exhaustive du salon, notamment se reporter à Peter B. de Selding (@pbdes, en anglais) pour Space News, et Stefan Barensky (@StefanBarensky, en français) pour Air & Cosmos

mardi 18 juin 2013

Les hommes et l’espace, selon Le Dessous des Cartes

Le Dessous des Cartes s’est intéressé cette semaine à l’espace ; à nouveau pourrais-je être tenté de dire puisque l’émission fait suite à un précédent épisode centré, lui, sur « L’imagerie satellite au service de la géopolitique ». Au programme cette fois : « les hommes et l’espace ».
Encore accessible sur Arte+7, ce Dessous des Cartes m’a paru un peu trop ambitieux eu égard au temps imparti. Le visionnage est néanmoins digne d’intérêt, on retiendra cette double tendance : 1) du changement dans la répartition de la compétence spatiale avec une ouverture très nette sur l’Asie, 2) de la stagnation des dépenses mondiales à partir de 2009 (coupures budgétaires et crise de la dette en Occident) ; le tout étant à relier avec le constat selon lequel les Etats-Unis, le Japon et l’ESA ne représentent plus que 64% des dépenses spatiales civiles mondiales en 2012 contre 90% en 2003.

On jettera par ailleurs un regard attentif à la bibliographie proposée par Jean-Christophe Victor. Outre la lecture du DSI Hors-Série « Vers la guerre spatiale » auquel j’ai contribué, l’animateur de cette émission phare de la chaîne ARTE a la gentillesse de citer ce blog. Il fait également référence au numéro « La reconquête de l’espace », paru chez Géoéconomie, de même qu’à l’Analyse comparée de la stratégie spatiale des pays émergents : Brésil, Inde, Chine que l’IRSEM a réalisée et publiée en 2011-2012 et dont Isabelle Sourbès-Verger présentait encore récemment les principales conclusions devant la DAS.

jeudi 13 juin 2013

Futur de l’ATV : lancement réussi pour « Albert Einstein », l’occasion d’un premier bilan ?

Mercredi 5 juin, à 18 heures 52 (23 heures 52, heure de Paris), a décollé de Kourou une fusée Ariane 5 ES emportant dans sa coiffe l’ATV-4 baptisé « Albert Einstein », le quatrième vaisseau de ravitaillement construit par Astrium pour le compte de l’Europe dans le cadre de sa contribution au programme de la Station spatiale internationale (ISS). Avec 20 193 kg de charge utile à injecter sur une orbite basse, très inclinée, la performance demandée au lanceur a dépassé tous les records. Deux allumages successifs, particularité de ce tir très spécial, ont ainsi été conduits grâce à l’étage supérieur EPS pour placer en orbite à 260 km d’altitude le cargo de haute précision.



Véhicule spatial européen le plus ambitieux jamais développé à ce jour, l’ATV assure régulièrement depuis 2008 l’approvisionnement en aller simple de la station – ici, eau (565 kg), ergols (860 kg), oxygène (100 kg), vivres, pièces de rechange et autres matériels scientifiques (2 485 kg) – et participe aux manœuvres de propulsion du laboratoire orbital (reboosts, rehausses d’orbite). En fin de mission, il récupère par ailleurs les déchets issus de l’ISS avant de se désintégrer dans l’atmosphère. Au total ce sont 5 véhicules de transfert automatique (Automated Transfer Vehicle) que l’ESA aura ainsi engagés comme contrepartie aux coûts de maintenance, d’opérations et d’exploitation de la station.

Pour cette mission (voir brochure CNES et ESA), une coiffe d’une hauteur de 17 m et d’un diamètre de 5,4 m a été utilisée. Grâce aux caméras embarquées – pratique répandue outre-Atlantique, mais une première particulièrement attendue en Europe –, elle apparaît distinctement lors de la séparation à une altitude de 107 km lorsque les flux aérothermiques sont suffisamment faibles pour être supportés par l’ATV. Après 10 jours de vérification, « Albert Einstein » viendra s’amarrer le 15 juin à la station Pour éviter que l’étage EPS ne devienne un débris spatial et permettre sa désorbitation en accord avec un usage responsable de l’espace, une heure et 20 minutes après la séparation de l’ATV-4, un dernier allumage a été commandé.



Invité sur le site de la Direction des Lanceurs par le CNES pour partager en toute simplicité ce moment intense, rencontrer quelques camarades bloggeurs (que je salue ici : @FlorencePorcel, @pierretran, @fthouvenin, @bloggeeklette, @nicotupe) et échanger quelques éléments techniques avec les experts (merci notamment à Christophe Bonnal), je tiens à adresser toutes mes félicitations à @CNES_France pour cette expérience « embedded » très inspirée. L’occasion aussi d’approfondir quelques thèmes d’importance et revenir sur principalement deux questions.

1) La première concerne l’apport scientifique de l’exploration habitée de l’orbite basse, tout particulièrement le bilan souvent critiqué du programme ISS en la matière comme je m’en faisais l’écho récemment. Le moment est d’autant plus opportun que l’ATV-4 a été baptisé du nom du physicien allemand Albert Einstein, père des théories de la relativité et icône de la science moderne. 

2) La seconde s’intéresse aux perspectives futures alors que la fin du programme ATV est programmée pour l’année prochaine avec le lancement de « Georges Lemaître ». Cette brève discussion se tourne explicitement vers la problématique des débris spatiaux et questionne l’apport technologique du vaisseau européen.

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Alors qu’une copie de Die Grundlage der allgemeinen Relativitätstheorie (1916) s’est envolée à bord de l’ATV, peut-être convient-il effectivement de davantage s’intéresser à la petite tonne de recherche que transporte le véhicule plutôt qu’aux lasagnes commandées par Luca Parmitano. Je le fais d’autant plus volontiers que ce n’est curieusement pas l’aspect que mettent en avant les astronautes embarqués sur l’ISS, la stratégie de communication étant le plus souvent axée sur les petites choses du quotidien (la visite des toilettes et autres anecdotes troublantes) a priori plus excitantes et bénéficiant de plus d’attention de la part du public. On notera par ailleurs, simple constat, que rares sont les scientifiques « pur jus » envoyés en orbite. L’ESA se démarque notamment avec des profils beaucoup plus axés « pilote de ligne » que la NASA plus variée dans ses choix.

L’ATV-4 amène ainsi dans ses soutes deux expériences ayant pour objet le corps humain et l’impact du vol spatial sur son fonctionnement, Biological Rhythms 48 (JAXA) et Energy (ESA). En physique fondamentale, la cargaison inclut quatre éléments, dont DECLIC développé par le CNES dans le cadre d’un accord de coopération avec la NASA : Capillary Flow Experiments-2 (CFE-2), Constrained Vapor Bubble (CVB), Device for the Study of Critical Liquids and Crystallization-High Temperature Insert-Reflight (DECLIC-HTI-R) tous les trois sponsorisés par la NASA et Dynamic Surf soutenu par la JAXA. Les applications sont naturellement variées. Ainsi, dans le cas du minilaboratoire DECLIC, il s’agit de mieux comprendre la solidification de matériaux, mais aussi d’accumuler les connaissances de base nécessaires au développement de systèmes de recyclage de déchets organiques.

Laboratoire à 100 milliards de dollars habité en permanence depuis 2000 mais réellement devenu opérationnel en 2011, l’ISS a il est vrai du mal à répondre aux attentes énormes suscitées : ni médicament miracle, ni alliage révolutionnaire ne sont encore tombés du ciel. Pourtant, le bilan à mi-chemin est tout à fait convenable avec 200 expériences conduites en moyenne durant chaque mission et un nombre d’articles dans des revues à comité de lecture (principalement Nature, Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America et Physical Review Letters) approchant des 600 selon une étude conduite par la NASA (voir .pdf). Si de façon prévisible un bon tiers concerne la physiologie humaine, les autres disciplines (biologie et biotechnologie, sciences de la Terre, physique fondamentale, technologie) sont largement présentes alors que le principal intérêt de l’ISS est la microgravité qui y règne de manière permanente bien que variable. J’ajoute par ailleurs, élément qui a son importance pour expliquer le décalage, que les recherches conduites à bord de l’ISS sont souvent motivées par des enjeux industriels majeurs (brevets, etc.) expliquant dès lors le caractère « confidentiel » des résultats ou le peu de publicité faite autour (isolement des astronautes, absence de vidéos, etc.).

Je ne voudrais évidemment pas tomber dans le travers inverse qui est celui de réduire l’ISS aux résultats scientifiques qu’elle aura permis d’établir d’ici sa fin annoncée en 2028. A mon sens, le plus important reste sans doute d’avoir permis à 5 agences spatiales représentant 16 nations différentes (Allemagne, Belgique, Canada, Danemark, Espagne, Etats-Unis, France, Italie, Japon, Norvège, Pays-Bas, Royaume-Uni, Russie, Suède, Suisse + Brésil) de travailler ensemble sur un projet gigantesque, prélude peut-être à une coopération plus extraordinaire encore vers Mars et au-delà. Le montage de la station, prolongé par le développement de l’ATV pour nous autres Français et Européens, a également permis par exemple d’accomplir des progrès en ingénierie et en mécanique spatiale.
European Space Agency's 4th Automated Transfer Vehicle
Le futur de l’ATV constitue une décision importante, le défi étant au moins à la hauteur des succès passés. Le véhicule de transfert automatique est en effet le vaisseau de tous les records dont l’ESA s’enorgueillit en précisant qu’il a vivement impressionné la NASA qui avait pourtant mis la barre très haut en matière de fiabilité et de redondances croisées. Par ailleurs, si l’ATV est automatique tout comme le vaisseau Progress russe, il est aussi autonome. Pour toutes ces raisons, il convient naturellement de s’assurer que les technologies développées ne soient pas perdues, de même que les nombreuses données « vol habité » récupérées au cours des 5 missions courant de 2008 à 2014.

Pour le moment, l’avenir est en partie assuré alors que l’expertise développée dans le cadre de l’ATV trouvera un premier débouché à travers le module de service de la capsule américaine Orion qui devra assurer la propulsion du vaisseau, son alimentation en énergie, son contrôle thermique, de même que le stockage de l’eau et de l’air. Le 16 janvier 2013, la NASA et l’ESA ont de fait conclu un accord selon lequel l’Europe devra fournir ledit module pour la première mission Orion prévue en 2017 à l’occasion du vol inaugural du lanceur SLS et peut-être pour un vol habité vers la Lune en 2021. Ce dérivé de l’ATV constituera ainsi l’élément de troc (« barter element », estimé pour la période concernée à 455 millions d’euros) qui est à la base de la poursuite de l’exploitation de la Station spatiale internationale jusqu’en 2020 par les Européens.

La France, aidée de l’Italie, soutenait à l’époque des négociations une option alternative qui, si elle avait réussi à convaincre les partenaires européens – notamment allemands – et américains, aurait vu le développement d’un système capable de manœuvrer en orbite basse pour accomplir toute une série de missions, dont celle ADR de nettoyage des débris (« Active Debris Removal »). Au passage, telle est d’ailleurs la raison expliquant pourquoi la contribution française pour Orion a été vue à la baisse (seulement 20%). Le Versatile Autonomous Concept (VAC) aurait sans doute coûté plus que la somme due par l’Europe à la NASA, mais selon la France il aurait aussi propulsé l’Europe au premier rang des puissances robotiques et constitué ce faisant une solution à l’impasse technologique dans laquelle s’engage probablement l’ESA à travers le partenariat actuel.

La réalité est que l’ATV constitue effectivement une base technologique crédible sur laquelle démarrer un projet ADR. Aussi l’avenir sera-t-il peut-être mixte alors que les Européens, notamment depuis l’incident du satellite Envisat, ont montré qu’ils étaient proactifs face à la problématique des débris. Le CNES ne s’y est pas trompé, lui qui continue par ailleurs d’investir la place et de soutenir son projet désormais baptisé Orbital Transfer Vehicule (OTV). Bien entendu de nouvelles technologies devront être développées afin de permettre un rendez-vous non coopératif (1) et non préparé, avec la possibilité qu’aucune interface sur laquelle s’accrocher ne soit distinguable a priori (2), ciblant, qui plus est, un objet en mouvement (3) difficilement reconnaissable voire même « invisible » sur fond noir du fait de son vieillissement (4). Toutes choses égales par ailleurs, les incertitudes politiques et juridiques (tout le monde participe, tout le monde finance ; taxe pollueur-payeur, etc.) mises de côté, les experts indiquent néanmoins qu’une mission européenne – en direction par exemple d’Envisat – pourrait être conduite de manière réaliste dès 2022.

Bref, le lancement de l’ATV 4 conduit à un double constat : s’il invite tout d’abord à évoquer ensemble les succès du spatial européen, il exhorte aussi l’Europe à poursuivre les efforts pour sauvegarder son expertise et ne pas subir de déclassement. L’ambition spatiale a beau être coûteuse, elle n’est certainement pas déplacée alors que de plus en plus de pays se pressent sur le devant de la scène.

jeudi 6 juin 2013

Quel futur pour la politique spatiale aux Etats-Unis ?

Le 15 avril dernier, la chose m’avait échappé, le prestigieux Council on Foreign Relations (cfr) a organisé dans son bureau de Washington un atelier sur la politique spatiale américaine en 2013, et tout particulièrement l’état d’avancement du programme d’exploration après la reconduction de l’administration Obama pour un second mandat. Pour citer le président de séance, James Fallows, correspondant au magazine The Atlantic, « What is promising in American Space policy at the moment? What is your main area of concern that you each have? » Alors que l’heure est à la redécouverte de la concurrence américaine – malgré les prévisions un peu courtes des dernières années qui indiquaient que la compétition future viendrait exclusivement des pays émergents –, je conseille à tous le visionnage ou par défaut la lecture de cette rencontre très instructive sur la manière avec laquelle l’Amérique voit « la nouvelle frontière » au XXIe siècle.


Pour répondre à ces interrogations, deux invités de conviction républicaine notoirement critiques vis-à-vis de l’administration Obama : Robert Walker, ancien membre de la chambre du Congrès des Représentants (1977 à 1997), choisi par le Président Bush pour présider en 2001 la Commission on the Future of the United States Aerospace Industry, par ailleurs membre en 2004 de la Commission Aldrige à l’origine du programme Constellation auquel Barack Obama a mis fin et conseiller de Newt Gingrich durant la campagne à la nomination républicaine en 2012, ainsi qu’à l’origine d’un récent Op-Ed pour le WSJ dans lequel il indique son opposition au développement du nouveau Space Launch System ; et Scott Pace, aujourd’hui directeur du fameux Space Policy Institute de l’Université George Washington, autrefois en charge à plusieurs niveaux à la NASA et dans l’administration de divers dossiers internationaux, dont celui des accords et négociations GPS-Galileo en 2004, ancien de la Rand, ainsi que par ailleurs conseiller Espace du candidat républicain Mitt Romney lors de la dernière campagne présidentielle.
Je vous laisse découvrir. Un point si je puis me permettre néanmoins : pour justifier l’investissement dans l’espace habité, Scott Pace use d’un argumentaire admirablement concis qui, pour être connu, n’en reste pas moins très intéressant lorsque précisé dans le contexte de l’après guerre froide et parlant dès lors qu’on le replace dans le contexte plus général de l’utilisation et de l’exploitation – civile et militaire – de l’espace par les Etats-Unis. Il témoigne également de la persistance de certains schémas de pensée comme l’a très bien décrit Howard McCurdy dans Space and the American Imagination.

Même si l’on ne sait pas de quoi le futur de l’exploration spatiale sera fait, nous savons au moins une chose indique Pace, « From an ideological standpoint, I would like those people living the Earth to share the values of Western democracy -- a liberal, tolerant culture, capitalism, democracy. I don’t mind other people out there, I just don’t want them to be out there without me ». Plus loin, il rajoute, « Now, if I knew with certainty that space was like Mount Everest and no one would ever really live there for long-term other than just to visit and come back, I would stay, stop now. But if there’s a potential for there to be a human civilization and human communities beyond the Earth -- if there’s that potential there -- I want the values in that community to be those of the West, broadly speaking ». 

mardi 4 juin 2013

« Cultures et Géopolitique au Sahara »

Au menu de la prochaine édition des Cafés Stratégiques, l’Alliance Géostratégique est très heureuse de vous annoncer la présence d’Arnaud Contreras, journaliste, photographe, documentariste et producteur.
Alors rdv jeudi 13 juin, 19h, au café Le Concorde (Paris – Assemblée Nationale). Et n’oubliez pas les consommations !

Sur notre intervenant, plus d’information ici : http://www.arnaudcontreras.com/