lundi 26 septembre 2011

L’espace militaire américain dévoile un peu plus ses secrets. 50 ans d'espionnage américain.

La NRO (National Reconnaissance Office), en charge aux Etats-Unis de la conduite des programmes d’espionnage spatiaux, n’a été officiellement reconnue qu’en 1992, soit trente et un ans après sa création. Ses activités restent toutefois difficiles à cerner. De fait, si l’on connaît « bien » les deux programmes spatiaux civil (NASA) et militaire (Pentagone), le troisième programme, lui, est demeuré relativement secret, caché dans l’ombre d’organismes eux-mêmes secrets (la NRO et la NSA). (Un quatrième programme pourrait être présenté, celui qui poursuit les recherches sur les armes spatiales.)

Mais parfois, ici et là, le secret est levé, comme en 1995 lorsque le président Clinton prend la décision de rendre publique une partie du programme des satellites de reconnaissance CORONA (officiellement connu sous le nom de Discoverer). Depuis, le reste est peu à peu dévoilé. Ainsi le 17 septembre dernier, ce sont deux programmes de satellites clandestins datant des années 1960s qui sont déclassifiés : GAMBIT et HEXAGON.

De fait, l’exposition publique de trois satellites-espions (le KH-7 GAMBIT, le KH-8 GAMBIT 3 et le KH-9 HEXAGON) a constitué le clou du spectacle des célébrations des 50 ans de la NRO. HEXAGON (en opération durant les 1970-1980s) est sans doute le plus impressionnant : de la taille d’un bus, long de 18m, large de 3m, il est le plus gros satellite-espion jamais lancé par les Etats-Unis dans l’espace. D’où son surnom, « Big Bird ».
HEXAGON Spy Satellite ExplainedGiant HEXAGON Spy Satellite RevealedHEXAGON Spy Satellite: Rear ViewHEXAGON Spysat Rear Engine ViewNRO's HEXAGON Spysat Flight Profile
GAMBIT est à peine plus ancien. Beaucoup moins gros (4,5m de long pour 1,5m de large), cette série de satellites avait une durée de vie bien moindre (en moyenne 6 jours contre 124 pour HEXAGON) mais une résolution similaire (moins d’un mètre). Tout comme HEXAGON, GAMBIT utilisaient des films dont le retour sur terre se faisait via des capsules récupérées au vol par des avions spécialisés. 
Close-Up View of a GAMBIT Spy SatelliteKH-7 GAMBIT Spy Satellite: Side ViewThe KH-7 GAMBIT Spy Satellite: Rear ViewGAMBIT 3 Spy Satellite Flight Profile
Pour en savoir plus, je conseille la lecture de Jacques Villain, Satellites espions. Histoire de l’espace militaire mondial, Paris, Vuibert, 2009.

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