Tôt ce matin, la société américaine SpaceX a procédé avec
succès au lancement de la capsule Dragon
portée par la fusée Falcon 9. Dix
minutes après que celle-ci se soit arrachée de son pas de tir de Cape Canaveral,
Dragon atteignait en effet l’orbite
terrestre. Une fois les deux grands panneaux solaires déployés, la capsule était
enfin prête pour conduire la première mission privée à destination de la station
spatiale internationale (ISS). Selon @elonmusk,
« Falcon flew perfectly!! Dragon in orbit, comm
locked and solar arrays active!! Feels like a giant weight just came off my
back :) »
Il faut aussi rappeler que la mission de
2012 – repoussée à maintes reprises – est historique :
d’ici vendredi Dragon pourrait très
bien devenir le premier vaisseau privé à s’amarrer à l’ISS, n’étant précédée que
par les Etats-Unis, la Russie, le Japon et l’Europe. Dans quelques jours, les deux
astronautes européen et américain, André Kuipers et Don Pettit, seront ainsi chargés
d’attraper la capsule avec le bras robotique canadien de l’ISS. Cette opération
– longue et précise – devrait démontrer que, avec ce second vol de Dragon, le troisième pour Falcon, SpaceX maîtrise les conditions d’amarrage
à l’ISS. Qui plus est, contrairement aux ATV
européens, HTV japonais ou Progress russes, Dragon ne sera pas brûlée dans l’atmosphère terrestre. Encore que
cette ultime partie ne soit qu’une répétition : l’entreprise de Elon Musk
a déjà accompli
cette prouesse en devenant en 2010 la première compagnie privée à récupérer
sa capsule tombée depuis l’espace, chose qui n’avait été réalisée que par six
pays.
SpaceX est de fait la société spatiale commerciale
la plus avancée. Après dix d’existence et un milliards de dollars dépensé, elle
a désormais plusieurs
contrats à son actif. Dans le cadre de COTS, la NASA a ainsi commandé douze
vols à l’entreprise pour une valeur de 1,6 milliards de dollars. Cette dernière
se situe également dans une excellente position pour remporter le marché du
transport d’astronautes américains vers l’ISS, l’enjeu véritable aujourd’hui
alors que les Etats-Unis sont dépendants des Soyouz russes. La société californienne a bénéficié
pour cela des largesses financières de la NASA, ainsi que de son expertise
technique. Selon l’Agence spatiale américaine, à terme, le coût sera 4 à
10 fois moindre dans le cadre d’un partenariat public-privé que si jamais la
NASA avait financé directement, comme par le passé, cet effort là.
Elon Musk vise cependant plus haut. D’ici 5 ans, il a affirmé qu’il ferait un vol orbital en compagnie des premiers touristes de l’entreprise.
Cela équivaudrait à quitter l’atmosphère terrestre avant que le vaisseau Orion de la NASA ne soit achevée. Si ce
calendrier de 2017 est maintenu, SpaceX pourrait entreprendre des séjours plus
ambitieux au-delà de l’orbite terrestre d’ici 2019-2022.
Pour plus d’images
Une question en rapport avec cette imbrication public/privé.
RépondreSupprimerLors d'un tir d'Ariane, ce sont les équipes d'Arianespace ou du CNES qui préparent (intégration lanceur et satellite, transfert, remplissage ergols, contrôle télémétrique...) le lanceur ?
Si imbrication il peut y avoir, "partenariat public-privé" (PPP) il n'y a pas. Il me sera difficile d’entrer dans les détails concrètement. Néanmoins, je peux vous dire qu’en tant qu’opérateur du lancement, Arianespace assure la responsabilité de la maîtrise d’ouvrage lors de la phase de production (assemblage, contrôle et vérification), ainsi que lors du processus de lancement et du suivi du fonctionnement en vol. Dans cette perspective, une « petite » équipe de 60 à 80 personnes est maintenue au Centre Spatial Guyanais (environ 270 collaborateurs) afin de conduire et d’exécuter les opérations de lancement. Reste que plus largement, Arianespace commercialise : elle propose aux opérateurs de satellites du monde entier une offre de service de lancement utilisant trois lanceurs (Ariane, Soyouz, Vega). Le groupe, un peu plus de 350 personnes, mène donc surtout ces activités depuis Paris au siège d’Evry + quelques personnes dans les bureaux à l’international. L’activité du CNES au CSG est évidemment trop grande pour être détaillée ici : retenons qu’en tant que gestionnaire de la base de lancement, propriétaire foncier de l’ensemble du site et représentant de l’Etat français, il a la responsabilité des missions inhérentes à son statut : il est en charge de l’organisation et de la coordination générale des opérations de préparation et de réalisation des lancements, responsable de la sauvegarde, sureté, protection, etc., chef de file de l’ensemble industriel (y compris l’opérateur Arianespace, mais pas seulement : EADS, Snecma), et j’en passe. Pour le reste, peut-être trouverez-vous votre bonheur ici
RépondreSupprimerWait and See, pour l'heure beaucoup de promesses mais le coût d'un lancement avec cet engin n'a pas moindre au kg qu'avec un ATV européen.
RépondreSupprimer