Alors que certains alliés sont en train de plier leurs
bagages et que d’autres sont déjà partis en vacances, vous n’aurez sans doute
pas manqué de remarquer le rythme de publication ralenti de ce blog. Quant à ma
dernière contribution à l’Alliance, elle doit plus à Stéphane Mantoux et à l’énorme travail
qu’il a fourni, qu’à la modeste étude que j’ai produite ! La raison, qu’on
me pardonne l’exercice narcissique auquel je vais maintenant me livrer, est que
je suis depuis bientôt un mois aux Etats-Unis, précisément à Melbourne, FL, c’est-à-dire
à deux pas des installations de Cape Canaverale et… très occupé !
Tout comme 140 autres candidats de 30 nationalités différentes – dont une dizaine de Français –, je participe en effet au Space Studies Program (SSP) de l’International Space University (ISU) organisé conjointement cette année par le Florida Institute of Technology (FIT) et le NASA Kennedy Space Center (KSC).
Tout comme 140 autres candidats de 30 nationalités différentes – dont une dizaine de Français –, je participe en effet au Space Studies Program (SSP) de l’International Space University (ISU) organisé conjointement cette année par le Florida Institute of Technology (FIT) et le NASA Kennedy Space Center (KSC).
Fondée en 1987, il
y a 25 ans, par Peter Diamandis, Todd Hawley
(1961-1995) et Robert D. Richards, l’ISU est un établissement
d’enseignement supérieur basé à Strasbourg et spécialisé dans la formation dans
le secteur spatial. L’ISU offre en outre une expérience unique, dite « 3I »
(pour interdisciplinaire, interculturel et international), pour quiconque
s’intéresse à la nouvelle frontière.
Je peux d’ores et déjà en témoigner. Outre les séminaires, conférences et autres exposés qui nous sont offerts quotidiennement par des intervenants de grand talent (à l’image de John Logsdon, dont le nom rappellera sans doute quelque chose aux habitués de ce blog), le SSP12 est l’occasion de rencontres exceptionnelles avec les professionnels de l’espace. Ainsi – pour le moment ! – de Simon Pete Worden, directeur de AMES, de Lori Garver, Deputy Administrator à la NASA, de Bill Nye, le « Science Guy » de l’Amérique, ou de l’astronaute sud-coréenne Yi Soyeon. Le programme comprend également une série d’exercices et de projets pluridisciplinaires sur lesquels travaillent différents groupes constitués d’individus de tous les horizons (ingénieurs, biologistes, économistes, juristes, politologues, etc.). Dans mon cas, il s’agit de traiter de la question des débris spatiaux et de leur réduction (debris mitigation) et/ou de leur suppression (debris active removal) sur le plan aussi bien technique, que politique, légal et économique, voire social et culturel. Le projet s’annonce d’autant plus stimulant qu’il relève d’une problématique très actuelle. Par exemple, en début de semaine, l’ESA a confié à Astrium deux études portant sur l’avenir de l’ATV européen en vue de la préparation de la réunion de novembre prochain : si une première alternative consiste à imaginer différentes solutions de module de service pour la capsule spatiale américaine Orion, une autre option plus ambitieuse vise à élaborer de nouveaux concepts de véhicules pour de nouvelles missions, comme celle consistant à désorbiter les objets – c’est-à-dire, créer une capacité antisatellite (ASAT) – qui encombrent la banlieue circumterrestre.
Parlant d’actualité spatiale, j’en profite
d’ailleurs pour rappeler en condensé quelques récents développements. Saluons
tout d’abord l’immense Ray Bradbury : le célèbre auteur de science fiction
américain s’est
éteint le 5 juin à l’âge de 91 ans. Pour ceux qui ne
parviennent pas à se consoler, y compris après relecture des superbes œuvres
que sont Les Chroniques martiennes et
Fahrenheit 451, il reste les
possibilités d’évasion offertes par le retour de Futurama à la
télévision pour une nouvelle saison ou le visionnage des photographies du dernier
transit de Vénus (du moins pas avant 2117). Bien
entendu, aucune semaine ne passe sans annonces inédites sur la nouvelle
conquête de l’espace – sous-entendu : commerciale –, celle-ci ne fait pas
exception : après la mission réussie de SpaceX et les retours optimistes
de chez Sierra
Nevada et Virgin
Galactic, c’est au tour de l’entreprise Excalibur
Almaz de faire la Une en déclarant, non sans un étrange
sentiment de déjà-vu, l’ère du tourisme lunaire ouverte. La conquête de l’espace est
néanmoins toujours dominée par les gouvernements. Et parlant de la Lune, nous
ne pouvons pas ne pas évoquer l’incroyable aventure céleste chinoise dont l’élan a été récemment incarné par l’amarrage,
le 18 juin dernier, de la capsule Shenzhou 9 – qui
transporte également la première femme taïkonaute de l’histoire – au laboratoire spatial Tiangong 1. Ce faisant, si la
Chine attire l’attention, elle alimente aussi les spéculations. Les Etats-Unis ne sont toutefois pas en reste. Ainsi avec le X-37B
retourné sur terre le 16 juin dernier après 15 mois en
orbite : un succès qui fait des émules ! A noter que le prochain lancement est prévu pour cet automne.
Et puis il y a les fusées ! La mise en orbite d’un satellite de reconnaissance militaire top-secret par une fusée Atlas 5 a certes été une étape importante pour United Launch Alliance et le programme EELV qui fêtaient ainsi le 50e lancement de la décennie. Ce fut aussi et surtout une incroyable expérience personnelle, car j’y étais. L’on m’excusera donc mon enthousiasme sans doute excessif si je mets en ligne la vidéo (amateur) suivante…
Le 51e tir EELV sera effectué, également pour le compte de la NRO, par une fusée Delta 4 Heavy le 28 juin prochain. Vous pouvez me faire confiance, je vous en ferai part – ce n’est pas pour rien si l’intitulé de ce billet est numéroté !
J’ose espérer que l’activité en berne de Terre à la Lune n’empêchera pas les
étoiles de continuer à bercer le quotidien du lecteur. Et si la consultation
des archives de ce blog ne parvenait pas à maintenir cette attention spatiale, ces
quelques annonces pourront peut-être y remédier :
Je peux d’ores et déjà en témoigner. Outre les séminaires, conférences et autres exposés qui nous sont offerts quotidiennement par des intervenants de grand talent (à l’image de John Logsdon, dont le nom rappellera sans doute quelque chose aux habitués de ce blog), le SSP12 est l’occasion de rencontres exceptionnelles avec les professionnels de l’espace. Ainsi – pour le moment ! – de Simon Pete Worden, directeur de AMES, de Lori Garver, Deputy Administrator à la NASA, de Bill Nye, le « Science Guy » de l’Amérique, ou de l’astronaute sud-coréenne Yi Soyeon. Le programme comprend également une série d’exercices et de projets pluridisciplinaires sur lesquels travaillent différents groupes constitués d’individus de tous les horizons (ingénieurs, biologistes, économistes, juristes, politologues, etc.). Dans mon cas, il s’agit de traiter de la question des débris spatiaux et de leur réduction (debris mitigation) et/ou de leur suppression (debris active removal) sur le plan aussi bien technique, que politique, légal et économique, voire social et culturel. Le projet s’annonce d’autant plus stimulant qu’il relève d’une problématique très actuelle. Par exemple, en début de semaine, l’ESA a confié à Astrium deux études portant sur l’avenir de l’ATV européen en vue de la préparation de la réunion de novembre prochain : si une première alternative consiste à imaginer différentes solutions de module de service pour la capsule spatiale américaine Orion, une autre option plus ambitieuse vise à élaborer de nouveaux concepts de véhicules pour de nouvelles missions, comme celle consistant à désorbiter les objets – c’est-à-dire, créer une capacité antisatellite (ASAT) – qui encombrent la banlieue circumterrestre.
Et puis il y a les fusées ! La mise en orbite d’un satellite de reconnaissance militaire top-secret par une fusée Atlas 5 a certes été une étape importante pour United Launch Alliance et le programme EELV qui fêtaient ainsi le 50e lancement de la décennie. Ce fut aussi et surtout une incroyable expérience personnelle, car j’y étais. L’on m’excusera donc mon enthousiasme sans doute excessif si je mets en ligne la vidéo (amateur) suivante…
Le 51e tir EELV sera effectué, également pour le compte de la NRO, par une fusée Delta 4 Heavy le 28 juin prochain. Vous pouvez me faire confiance, je vous en ferai part – ce n’est pas pour rien si l’intitulé de ce billet est numéroté !
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- Pour rappel, le Toulouse Space Show, congrès mondial biennal qui réunit les acteurs du spatial et de ses applications, se déroulera à Toulouse du 25 au 28 juin (http://www.toulousespaceshow.eu/tss12/en/)
- Sans doute plus accessible aux communs des mortels, la Revue de Défense Nationale organisera un débat sur le thème de la cyberstratégie à l’École Militaire le mercredi 27 juin 2012 de 18h à 20h (http://www.defnat.com/). Je profite de l’occasion pour signaler que je publie dans le supplément numérique du numéro de juin un article intitulé : « L’espace extra-atmosphérique et le cyberespace : exploration d’une relation symbiotique » (pour consulter). Pour les raisons évoquées plus haut, je ne pourrai malheureusement pas être présent. Vous trouverez néanmoins quelques alliés, dont Egéa et Cyberstratégie.
Reste le cinéma, très mobilisé très été : outre
le film Prometheus (Ridley Scott,
2012), peu
apprécié par la critique, vous retrouverez en salle l’agent
J, aidé par le NASA, dans Men In Black
III (Barry Sonnenfeld, 2012) et découvrirez une version punk de la conquête
de l’espace à travers Iron Sky (Timo
Vuorensola, 2012).
C’est sur une note de fraîcheur bien française que je vous souhaite de bonnes vacances à tous !
Petit commentaire mit à l'instant sur votre vidéo de Youtube :)
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