vendredi 21 juin 2013

Paris-Le-Bourget 2013 et l’espace : tour d’horizon

Le 50e salon international de l’aéronautique et de l’espace (SIAE) a ouvert ses portes lundi matin. Et comme toutes les années impaires, l’on peut voir converger les grands noms de l’aéronautique et de l’astronautique à l’aéroport du Bourget jusqu’au weekend. Si cette année (plus) encore l’air semble dominer en imposant son rythme au salon, de la présentation et démonstrations en vol de nouveaux (et plus anciens) avions – notamment les trois stars que sont l’A400M, le Dreamliner et l’Airbus A350 – à l’annonce de juteux contrats, l’espace est lui aussi présent.
Et il n’y a pas que les maquettes des lanceurs spatiaux, véhicules suborbitaux et systèmes satellites divers présents dans les pavillons ou stands du CNES, de l’ESA, de Roscosmos, de Dassault, Astrium ou Thales pour n’en citer qu’une poignée pour en témoigner. La preuve également par l’image avec cette magnifique prise de vue haute-résolution signée Pléiades, le satellite d’observation construit et opéré par Astrium (images téléchargeables ici). Alors que les professionnels sont en train en ce moment même de laisser la place au grand public, que pouvons-nous retenir de cette semaine ?
Que l’espace est « vecteur d’innovation au service de l’emploi » et qu’« avec un budget du CNES de 2 120 M€ en 2013, la France est la deuxième puissance spatiale mondiale en terme d’effort annuel per capita avec 31 € par habitant, derrière les Etats-Unis (49 €) mais loin devant l’Allemagne (17 €) et le Royaume-Uni (6 €) » et le « moteur de la stratégie spatiale européenne ».

Aussi le pavillon de l’ESA – si j’en crois les avions Bombardier placés à l’arrière-plan sur la photographie – a-t-il accueilli le jour de l’inauguration du salon le premier ministre Jean-Marc Ayrault accompagné pour l’occasion des ministères de tutelle du CNES, Jean-Yves Le Drian pour la Défense et Geneviève Fioraso pour l’Enseignement supérieur et la recherche. Autour du premier ministre – que la maquette à l’échelle 1 du satellite Alphasat, haut de 7 mètres, large de 3, semble beaucoup intéresser –, trois présidents : de gauche à droite, Jean-Jacques Dordain de l’ESA, Jean-Yves le Gall du CNES et Stéphane Israël d’Arianespace.

Que, pour continuer sur la lecture du communiqué de presse, « Les années à venir vont être déterminantes pour notre politique spatiale » et que pour répondre à ce défi il faut un programme ambitieux pour 2020 : « Ariane 6 pour l’accès à l’espace, Exomars et Cosmic Vision pour les sciences, Merlin, Microcarb et Swot pour l’étude de la Terre, Neosat et THD pour les applications et CSO, Ceres et Comsat NG pour la défense et la sécurité ».

On lira avec intérêt l’entretien croisé de Jean-Yves le Gall (CNES) et Michel de Rosen (Eutelsat) accordé au journal Le Monde, « Spatial : "Il faut un schéma industriel plus simple" en Europe » (pour les abonnés) et on jettera un œil tout aussi attentif au hangout (#CNESTalks) organisé à l’initiative du CNES sur « les orientations de la politique spatiale française ». S’agissant de la suite à donner au programme Syracuse 3, on se réfèrera à cet article de Space News, « Europe Faces Obstacles in Pooling Military Satellite Telecom Resources ».
Le Bourget 2013, c’est aussi la signature entre l’ESA et TAS de l’ultime contrat pour achever le développement de la mission 2016 du programme ExoMars, tout en préparant une bonne partie de la mission prévue pour 2018. Voir Peter B. de Selding, « At Paris Air Show, ESA Signs Final Contract for 2016 ExoMars Mission », SN, 17 juin.
C’est également l’occasion de se réunir pour se féliciter du succès du plus important partenariat public/privé dans le domaine du spatial : Alphasat, le plus grand satellite de télécommunications jamais construit en Europe. Lire « Table ronde Alphasat au Bourget » sur le site de l’ESA, ainsi que, daté du 19 juin, « Alphasat : l’A380 des satellites de télécoms » via le Figaro.fr.
C’est enfin les nouveaux contrats engrangés par Arianespace qui lui assurent un programme et un carnet de commandes bien remplis pour 2013. Dix lancements sont ainsi prévus cette année, et la société a emporté, au premier semestre, 8 nouveaux contrats de lancement de satellites. Durant ce salon, le satellite Göktürk 1 est venu s’ajouter à la liste avec une mise en orbite sur lanceur Vega annoncée pour 2015. Lire Peter B. de Selding, « Arianespace Expects To Order 18 Ariane 5 Rockets this Year » et « Arianespace Inks Deal for 2015 Vega Launch of Turkish Imaging Satellite », SN, 18 juin, ainsi que Thierry Lucas, « Arianespace veut accélérer la cadence », L’usine nouvelle, 19 juin. 
Pour une couverture exhaustive du salon, notamment se reporter à Peter B. de Selding (@pbdes, en anglais) pour Space News, et Stefan Barensky (@StefanBarensky, en français) pour Air & Cosmos

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