Outre quelques questionnements bienvenus liés aux
définitions (qu’est-ce qu’une arme spatiale, l’analogie avec la dissuasion
nucléaire est-elle pertinente, etc.), trois problématiques majeures structurent
ce document : 1) est-ce que les calculs élaborés lors de la Guerre froide,
par ailleurs responsables du refrènement militaire en orbite, sont toujours d’actualité alors
que l’espace est de plus en plus compétitif, congestionné et contesté ? ;
2) plus précisément, la dissuasion spatiale – empêcher qu’un adversaire attaque
nos satellites – doit-elle continuer aux Etats-Unis à reposer sur des capacités
« résiduelles », c’est-à-dire latentes, ou prendre appui au contraire
sur des capacités dédiées, cinétiques et explicites ; et 3) en quoi les
ambitions célestes de la Chine vont-elles impacter l’état de la dissuasion dans
l’espace, la dépendance américaine est-elle une donnée constante, s’achemine-t-on
vers un « lose-lose », etc. ?
Pour y répondre, le Stimson Center a fait appel à plusieurs
experts : l’on trouvera donc, outre un texte de Krepon reproduit ici et qui me
paraît être le plus stimulant, cinq essais signés par James A. Lewis du Center
for Strategic and International Studies, Bruce W. MacDonald de l’United States
Institute of Peace, Karl Mueller de la RAND Corporation, Michael Nacht de l’University
of California, et Brian Weeden de Secure
World Foundation. On jettera par ailleurs un œil aux tableaux annexes qui comparent
les 1 790 tests nucléaires conduits par les Etats-Unis, l’URSS/Russie et
la Chine depuis 1945 aux 61 tests (!!) liés aux armes antisatellites. Pour
ceux que la question de la dissuasion spatiale (un concept dont l’utilité reste
encore à prouver) intéresse par ailleurs, voir aussi Forrest E. Morgan, Deterrence and First Strike Stability in
Space: Preliminary Assessment, RAND, 2010 ; Roger G. Harrison, Collins G. Shackelford
and Deron R. Jackson, « Space Deterrence: The Delicate Balance of Risk », Space and Defense, 1 (3), 2009 ; Jeff
Kueter, Dr. Robert Butterworth et Dr. John Sheldon, « Deterrence in Space: Responding to Challenges to
the U.S. in Outer Space », The
George C. Marshall Institute Roundtable on Science and Public Policy, 2008.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire