Le grand nombre d’études que les think tanks spécialisés publient
m’oblige à ouvrir, sans prétendre pour autant à l’exhaustivité, une rubrique générale
dédiée. Une seule règle : la publication, si je ne peux empêcher qu’elle
soit la plupart du temps en anglais – ce qui limite quelque peu sa
disponibilité j’en conviens –, doit être accessible librement (au moins en
partie) sur le net.
S’agissant d’exploration spatiale, je signale tout d’abord
un rapport publié en décembre dernier par le Marshall Institute, un think tank
surtout connu pour ses prises de position conservatrices. L’ouvrage en question
ne fait pas exception et l’administration Obama en prend pour son grade, elle
qui, toute juste élue, a décidé de mettre un terme au programme Constellation
de retour sur la Lune du président Bush et conduit au compromis bancal établi
avec le Congrès autour, d’une part, du renforcement de la présence humaine en
LEO (soutien à la commercialisation), et, d’autre part, de l’exploration
spatiale au-delà des orbites terrestres (le double programme SLS/Orion). Reste
que, par bien des aspects, les auteurs s’inscrivent tout comme Obama dans la
continuité du rapport
Augustine qui, le premier, a osé poser la question tabou : pourquoi au
juste aller dans l’espace ? Le programme spatial américain ne s’en est
toujours pas relevé comme en témoignent d’ailleurs trois rapports
récents publiés eux-aussi fin 2013. Voir Eric R. Sterner (ed.), America’s Space Futures: Defining Goals for
Space Exploration (décembre 2013) avec les contributions de James
Vedda, Scott Pace, Williams Adkins et Charles Miller. Disponible sur Amazon au
format Kindle.
Le lecteur pourra toutefois se référer à cet article synthétique
disponible gratuitement sur The Space
Review ou encore à cet op-ed
et cet extrait
rédigés par les auteurs.
Pour parler de sécurité spatiale cette fois, l’Union of
Concerned Scientists (UCS) poursuit au travers d’une nouvelle étude son
programme « Averting
an Arms Race in Space ». Le rapport, signé comme d’habitude par Greg
Kulacki, s’attaque aux présupposés derrière le prétendu risque de « Pearl Harbour spatial ».
La source utilisée, à l’inverse des documents souvent peu fiables cités par les
analystes américains, est un manuel militaire chinois publié en 2003 (avant le
tir ASAT de 2007) par l’armée populaire de libération, intitulé The Science
of Second Artillery Operations.
Voir Gregory Kulacki, An Authoritative Source on China's Military
Space Strategy (mars 2014). Disponible gratuitement au format pdf.
Il ne s’agit pas néanmoins de formuler une conclusion définitive à l’endroit de
la Chine et de l’intérêt que pourrait représenter pour elle une capacité
antisatellite, rappelle l’auteur. Bien lui en fasse car c’est précisément ce
point là que Brian Weeden de la Secure World Foundation (SWF) examine dans une
analyse comparative et détaillée du tir d’une fusée-sonde chinoise en mai
2013 que beaucoup aux Etats-Unis ont présenté comme un nouveau test ASAT.
Etablie à partir de sources ouvertes, notamment des images satellites achetées
à DigitalGlobe, l’étude suggère que le tir en question avait pour objectif de
tester tout ou partie d’un nouveau missile d’interception à ascension directe
contre un satellite situé en MEO, HEO voire GEO. Voir Brian Weeden, Through a Glass, Darkly: Chinese, American, and Russian Anti-satellite
Testing in Space
(mars 2014). Disponible gratuitement au format pdf
et sur The Space Review.
Image :
Getty
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