samedi 17 septembre 2011

Stratégie spatiale. Et si demain… ?

Dans Los Angeles 2013 (Escape from L.A., 1996), Snake Plissken (Kurt Russel) active un EMP (electromagnetic pulse) lancé depuis l’espace en direction de la Terre par une constellation de satellites. En choisissant de « shut down the Earth », le héros sait que « everything we’ve accomplished in the past five hundred years would be finished, our technology, our way of life, our entire history, we will have to start all over again »

Ce faisant, le film se termine (le fameux appel « Welcome to the human race » adressé directement au spectateur) là où commence une autre œuvre majeure de la science fiction : Ravage (1943) de René Barjavel. Après la disparition de l’électricité et le naufrage de la société industrielle, l’humanité – prise par surprise – doit alors se réinventer…
Peut-être l’analogie est-elle à même de percevoir l’enjeu que pose la question de la « résilience spatiale ». Quel impact si les satellites disparaissaient demain ? Jean-Luc Lefebvre va jusqu’à évoquer un scénario apocalyptique à la John Carpenter : « le nombre d’applications civiles utilisant un satellite sans que l’utilisateur en ait conscience est considérable, à tel point qu’une journée sans satellite se vivrait comme un cauchemar faisant régresser d’un demi-siècle les sociétés occidentales les plus évoluées ! » (p. 118)
Fichier:Steamtop.jpg
Un ordinateur victorien (inspiration Steampunk)
Pour cause, autant les applications spatiales répondaient hier à une demande d’experts, autant aujourd’hui se sont-elles répandues partout : les satellites répondent aux besoins de tous les utilisateurs et leur usage s’est étendu dans les villes et les campagnes (guidage des tracteurs), chez les particuliers (télévision ou haut-débit) comme chez les professionnels (génie civil, recherche, industrie, défense…). En résumé, « Une journée sans satellite perturberait grandement le fonctionnement des sociétés à l’économie avancée » (p. 231)

Troisième principe stratégique complémentaire selon la classification de Jean-Luc Lefebvre, la résilience spatiale peut donc se définir comme « la volonté et la capacité d’un pays, de la société et des pouvoirs publics à résister aux conséquences de défaillances majeures ou de la destruction d’un grand nombre de moyens spatiaux, puis à rétablir rapidement la capacité de la société et des pouvoirs publics à fonctionner normalement, ou à tout le moins dans un mode socialement acceptable » (p. 261).

A noter que sans avoir recours à une imagination débordante, un tel scénario est parfaitement envisageable : qu’il s’agisse de la conséquence d’actions agressives d’origine humaine (ce que les Américains qualifient de « Pearl Harbor spatial ») ou de catastrophes d’origine naturelle, mais à dimension cosmique (tempête solaire, météorites, etc.). Dans ces conditions, les puissances spatiales s’essayent à trouver des solutions : durcissement des satellites, redondance des systèmes, etc. 

Mais aussi, tout simplement, prise de conscience de cette vulnérabilité afin que les populations ne se trouvent pas surprises tant elles ignorent souvent l’ampleur de la dépendance de nos sociétés à l’égard du spatial. Pour preuve, ce JT Fiction produit par le CNES dont voici la première vidéo (1/10) :


Un monde sans satellite ?... 01/10 par CNES

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire