Et de fait le régime de Pyongyang
souffle le chaud et le froid en annonçant, comme le prévoyaient depuis quelques
semaines les commentateurs internationaux, qu’il procédera mi-décembre,
précisément entre le 10 et le 22, à une nouvelle tentative de tir de sa fusée
Unha-3 après celle ratée d’avril 2012 depuis la base de Sohae près de la ville
de Cholsan au nord du pays. Comme elle l’avait fait en avril dernier, la Corée
du Nord a communiqué
à la ICAO et IMO ses intentions avec les données vols et zones d’amerrissage des
étages usagés de la fusée à ses voisins de la région. Pyongyang a beau répéter
que son programme spatial est pacifique, avec pour unique objectif la mise en
orbite d’un satellite de météorologie, Washington et Séoul restent toutefois
dubitatifs s’inquiétant des menées balistiques du pays et de leurs conséquences
pour la péninsule alors que la Corée du Sud doit très prochainement élire un
nouveau président.
Notons également que les Etats-Unis
ont donné leur accord début octobre pour la
construction par la Corée du Sud de missiles balistiques d’une portée de 800
km, contre les 300 autorisés jusqu’à présent depuis 2001 et la décision prise
dans le cadre du Missile Technology Control Regime (MTCR) d’étendre la limite
originelle fixée en 1972 des 180 km. Inutile de dire que Pyongyang a peu
apprécié : la préparation d’un nouveau lancement moins d’un an après un
échec – sans que les raisons de celui-ci aient pu être toutes identifiées – suscite
forcément l’interrogation sur l’intention réelle : un signal
politique plus que le signe d’un tir imminent ? A moins que la
réalité puisse être expliquée autrement : cette quatrième tentative
pourrait ainsi marquer le premier anniversaire de la mort de Kim Jong Il décédé
le 17 décembre 2011, son fils Jim Jong Un l’ayant depuis remplacé à la tête du
pays, de même que le centenaire de la naissance du père de Kim Jong, Kim Il Sun. Or selon la propagande
nord-coréenne, 2012 est l’année durant laquelle le Nord deviendra une « grande
nation, puissante et prospère ». Il ne reste que quelques jours aux
ingénieurs du régime pour concilier théorie et réalité. Encore que cette
fois-ci à
l’inverse du tir d’avril la presse étrangère n’a pas été invitée, il ne
sera donc pas difficile de cacher l’échec à la population…
En Asie toujours, une fusée Longue Marche 3B a placé ce mardi 27 novembre un satellite de communication chinois en orbite géostationnaire. Le satellite, construit à partir d’éléments « ITAR-free » par Thales à partir de la plate-forme Spacebus 4000, pèse 5054 kg et transporte en charge utile des transpondeurs en bande C et Ku. ChinaSat 12 emporte également avec lui le rêve de tout un pays : l’opérateur chinois a en effet accepté de louer une partie des capacités du satellite au Sri Lanka, d’où le co-label SupremeSat 1. La Chine étend ainsi un peu plus sa présence à l’étranger, la Great Wall Industry Corporation (GWIC) ayant déjà lancé plusieurs satellites pour le compte du Pakistan, du Nigeria, de la Bolivie et dernièrement du Venezuela.
La nouvelle est toute fraîche : initialement prévu vendredi soir, le quatrième tir de la fusée russe en Guyane, dit VS 04, un Soyouz ST-A équipé d'un étage supérieur « Frégat » réallumable, reporté de 24 heures à la suite d’une anomalie, a donc avec succès placé en orbite le 2e satellite du système Pléiades d’observation de la Terre développé par le CNES. Pléiades 1B a rejoint son jumeau Pléiades 1A à 695 km d’altitude, les deux satellites circulant de part et d’autre d’une orbite quasi-polaire héliosynchrone afin de rendre possible la revisite quotidienne d’un même point du globe : une capacité unique dans le domaine de la très haute résolution. Très agile, Pléiades pivote entièrement avec son instrument offrant des angles plus inclinés et notamment la possibilité de faire de la « stéréo massive » (plusieurs images d’une même scène, ce qui limite ainsi les zones masquées, en particulier dans les villes, et permet de produire des modèles 3D complets). Complémentaire du système français d’observation spatiale militaire Hélios 2 et des satellites Spot, le système Pléiades devrait être pleinement opérationnel au deuxième trimestre 2013. Les photos satellites, jusqu’à 450 par jour, à 70 cm de résolution sur une largeur d’image de 20 km, seront utilisées en priorité par les ministères français – d’où la présence du ministre – et espagnol de la Défense (48 images pour la France, 2 pour l’Espagne), ainsi que par les institutionnels civils et utilisateurs privés à travers la société Astrium GEO-Information Services (AGIS), distributeur exclusif des produits Pléiades sur le marché commercial civil.
Dans cette perspective, Pléiades 1B accentue
un peu plus les contours de la compétition transatlantique dans le domaine commercial
de la haute résolution optique qui oppose Astrium au nouveau conglomérat créé
cet été de la fusion
de DigitalGlobe (DG) et de GeoEye (GE). Dans le cadre de ce duopole de
fait, AGIS compte capitaliser sur
son expérience avec les satellites à haute et moyenne résolution, une
constellation de 4 satellites en orbite espacés de 90° seulement pour maximiser
la résolution temporelle, pour se positionner sur des marchés niches aux Etats-Unis
– notamment avec la NGA (National Geospatial Intelligence Agency) et les suites
du super-contrat EnhancedView à 7,3 milliards de dollars sur 10 ans – et surtout
dans le monde alors que le marché estimé est déjà gros en 2012 de 1,8 milliards
d’euros.
Deux astronautes russe et américain ont été retenus pour séjourner un an à bord de la Station spatiale internationale en 2015-2016. Roscosmos a désigné Mikhaïl Kornienko, alors que la NASA s’est fixée sur le nom de l’astronaute Scott Kelly : deux vétérans des missions habitées totalisant chacun entre 176 et 180 jours dans l’espace. Annoncée pour mars 2015, cette mission de 12 mois est inédite : habituellement, les séjours à bord de l’ISS ne dépassent pas six mois. L’objectif est en effet de préparer les futurs voyages interplanétaires, notamment en étudiant les effets du milieu spatial (microgravité) sur la santé des astronautes (densité osseuse et masse musculaire, vision, centre nerveux, système cardio-vasculaire, etc.). Nos quelques connaissances dans ce domaine, bien qu’inquiétantes en elles-mêmes eu égard au futur de la colonisation de l’espace par l’homme, sont en effet insuffisantes. Depuis 1961, quatre hommes ont notamment fait l’expérience de missions de très longue durée : Valeri Poliakov (437 jours, 1994-1995), Sergueï Avdeïev (380 jours, 1998-1999), Vladimir Titov et Moussa Manarov (365 jours, 1987-1988).
Le système israélien Iron Dome (« Dôme de fer »),
fierté de l’Etat hébreu, est devenu en l’espace de quelques jours un objet de
fascination pour les internautes du monde entier, une véritable curiosité
stratégique qui lève
le voile sur toute la famille, du grand frère David’s Sling, parfois appelé Magic Wand, au plus grand frère encore,
le système Arrow : « You can think of Iron Dome as the
bantamweight, David’s Sling/Magic Wand as the middleweight and the Arrow as the
heavyweight. And viewed together, you can see what Israel fears: a
concerted barrage from Iran and its proxies that comprises everything from
unguided Qassam rockets to Sejjil-3 ballistic missiles ». Parce qu’il ne
sera pas dit que De la Terre à la Lune manquera
une occasion de parler de « guerre des étoiles », je vous présente
donc la bande-annonce cinéma de la semaine toujours d’actualité malgré les
années : j’ai nommé One
Incoming, avec la participation active de Tom Clancy et de Charlton Heston et
le soutien bienveillant du général
Daniel O. Graham, un des hommes à l’origine de l’IDS :
Bonjour, j'ai envoyé un commentaire par iPhone il y a 2 jours mais il ne semble pas passé. Cela est arrivé à plusieurs messages envoyés sur des forums...
RépondreSupprimerSinon, je vous remercie encore pour ces informations. Concernant les missiles balistiques sud coréens, on trouve encore moins de données que sur les missiles du nord en français, et un peu plus concernant le programme de missile de croisière de Séoul. A part qu'ils sont basé sur des missiles sol-air Nike Hercules, pas de précision sur leur nombre, spécificités et déploiement.
Mais je vous en prie. Merci à vous !
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