lundi 4 juillet 2011

4th of July, jour de l'indépendance

Aujourd’hui, les Etats-Unis fêtent leur déclaration d’indépendance du 4 juillet 1776. L’occasion (je suppose) de lancer des feux d’artifice, faire des barbecues, participer à des réunions familiales, revenir sur l’histoire des Etats-Unis… ou regarder des films !


Independence Day (Roland Emmerich, 1996) est un film remarquable… et en ce qui nous concerne d’autant plus. Notons tout simplement qu’il illustre un grand nombre des principes de l’école libérale/idéaliste en Relations internationales et qu’il traite d’une menace d’origine spatiale (E.T.). Peut-être étudierons-nous le film en détail un jour, mais, outre que cela a déjà été fait, nous choisirons de nous concentrer exclusivement sur le discours dit du « 4th of July ».
Good morning. In less than an hour, aircraft from here will join others from around the world. And you will be launching the largest aerial battle in this history of mankind. Mankind -- that word should have new meaning for all of us today. We can't be consumed by our petty differences anymore. We will be united in our common interests. Perhaps its fate that today is the 4th of July, and you will once again be fighting for our freedom, not from tyranny, oppression, or persecution -- but from annihilation.  We're fighting for our right to live, to exist. And should we win the day, the 4th of July will no longer be known as an American holiday, but as the day when the world declared in one voice:  "We will not go quietly into the night! We will not vanish without a fight! We're going to live on! We're going to survive!"  Today, we celebrate our Independence Day!
Le discours du président Whitmore est retranscrit ici
Cette apothéose illustre combien ce film d’apparence libéral-internationaliste à la Woodrow Wilson typique de l’après-guerre froide ne traite que d’une seule chose : comment le leadership américain peut sauver l’humanité des aliens. Car ce n’est pas le monde qui s’est uni d’un seul homme autour d’une cause unique, ce sont en fait les Etats-Unis qui ont pris les décisions les plus importantes pour sauver un monde passif en attente d’une réaction américaine et désireux de se placer sous la bannière étoilée. Pour le président, les US sont partie intégrante de l’humanité qui bientôt ne sera plus une communauté divisée (anarchique*) mais unie parlant d’une même et seule voix. En vérité, le film ne montre pas la fin de l’anarchie des relations internationales, mais le début d’une hégémonie américaine se concentrant autour des valeurs et des idéaux des Etats-Unis – y compris les vacances – étendus à la planète entière**.

* Terme utilisé pour indiquer une absence d'autorité centrale placée au-dessus des Etats, aucun gendarme à qui faire confiance et aucun numéro 112/911 à appeler en cas d'urgence (du grec anarkhia, absence de chef). Les Etats ne peuvent compter que sur eux-mêmes...

** Voir Cynthia Weber, International Relations Theory : A Critical Introduction, 2001, p. 37-58.

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