Le 10 novembre dernier, une fusée Ariane 5 a lancé avec
succès, pour la 52e fois consécutive, deux satellites de
télécommunications : Eutelsat 21B construit par Thales pour le compte de
l’opérateur parisien bien connu, et Star One C3 développé par la firme
américaine Orbital Sciences pour couvrir le Brésil et la zone andine. Il s’agit
du 26e satellite confié par Eutelsat à Arianespace, et du 9e satellite brésilien lancé. Avec ce lancement, la famille Ariane totalise 210
missions depuis le vol inaugural d’Ariane 1 en 1979.
Autre lancement de la semaine, celui d’un satellite de communication dual, à usage civil et miltiaire, de la constellation Meridian destiné à remplacer la vieille famille de satellites Molniya. Lancé depuis la base spatiale de Plesetsk, à bord d’un Soyouz 2.1a, Meridian 6 a la particularité d’opérer sur une orbite très excentrique (e = 0,7) avec une apogée de 35 790 km pour un périgée de 500 km avec une période de révolution de 12h et une inclinaison de 63°. Découverte à l’époque des premiers pas de l’URSS dans l’âge spatial, cette orbite est utilisée car elle permet de couvrir l’intégralité du territoire russe au contraire des GEO sats, tout en étant plus facile à atteindre depuis les latitudes très élevées des pas de tir russes. Parce qu’il s’agit d’un lancement militaire, la publicité est faible et les vidéos introuvables.
Le bon déroulement de l’opération a pu surprendre ceux d’entre
vous qui suivent attentivement les nouvelles russes. Mercredi, le Centre de
Contrôle des Vols (TsUP, équivalent de Houston), situé près
de Moscou, a en effet subi une panne conduisant, selon l’agence de presse Ria Novosti, la Russie à perdre le contact avec le segment russe
ISS et une grande majorité de ses satellites civils, avant de préciser finalement
que concernant la station spatiale la NASA assurait naturellement
l’intérim. Des travaux de terrassement seraient
responsables : en provoquant la rupture d’un câble, ils auraient entraîné
une perte des communications avec les stations de télémétrie terrestres situées
en Russie empêchant le segment sol de suivre avec précision les données
orbitales des satellites. Aucun satellite militaire n’a toutefois été concerné
par le problème. Dans le cas du cosmodrome de Plesetsk, c’est d’ailleurs le
centre de Golitsino (TsUS) qui est aux commandes. La date d’atterrissage du
vaisseau Soyouz TMA-05M avec à son bord trois astronautes est également
maintenue au 19 novembre.
Dernière vidéo promotionnelle de l’ESA
avant la semaine chargée et cruciale qui décidera de son futur dans le cadre de
la ministérielle de Naples. Une importance bien comprise du directeur général
qui a proposé de réunir le prochain Conseil ministériel dans les 18 prochains
mois au lieu des trois ans habituels afin que les décisions
programmatiques puissent bénéficier de toutes les évolutions conjoncturelles
possibles. Entre temps : « l’espace est-il un bon investissement pour l’Europe ? »
Les problèmes auxquels le monde fait face aujourd’hui demandent des solutions
innovantes. L’espace est stratégique dans cette recherche : en
investissant dans ce secteur, l’ESA obtient des dividendes favorisant la
croissance et la compétitivité européenne…
Une vidéo à donner le tournis : les
astronomes
de la NASA viennent d’établir un nouveau record, la découverte d’une
candidate pour le poste de galaxie la plus lointaine visible dans l’univers.
Cette nouvelle galaxie, appelée MACS0647-JD, a été observée 420 millions d’années
après le Big Bang. Sa lumière a voyagé 13,3 milliards d’années pour atteindre
la Terre.
Concernant les nouveautés cinématographiques, premier
trailer dévoilé pour le thriller de science fiction Europa : six astronautes se rendent dans le cadre d’une
mission internationale sur le quatrième satellite de Jupiter, la lune glacée
Europa, afin d’y trouver une vie extraterrestre. Pour suivre cette incroyable
odyssée, rendez-vous dans les salles courant 2013.
Quelques événements pour finir. Comme l’an passé, le festival de l’image et du livre « Des étoiles et des ailes » s’invite le temps d’un weekend, du 15 au 18 novembre, à Toulouse. Cette année, l’événement aérospatial est accueilli par la Cité de l’Espace.
Puisque j’en suis à parler de Toulouse, le CNES et la Cité
de l’Espace reconduisent pour une deuxième saison, à partir du 29 novembre 2012,
leur partenariat avec la Cinémathèque
de Toulouse. Au programme : Apollo
13 pour découvrir les confins du système solaire, Solaris pour interroger le Temps et la
Mémoire et Le Jour d’après pour mieux
appréhender l’évolution du climat, sans oublier d’autres classiques, une Special Yuri’s Night et des invités de
marque.
La nouvelle saison des Mardis de l’espace a débuté le 16
octobre 2012 à Paris. De 19h30 à 20h30, le CNES organise des soirées sur le
thème de l’espace au Café du Pont-Neuf, 14 quai du Louvre. Le prochain
rendez-vous, mardi 20 novembre, devrait tout particulièrement intéresser les
lecteurs de ce blog : Richard Bonneville, directeur adjoint de la direction de
la prospective, de la stratégie, des programmes, de la valorisation et des
relations internationales du CNES, et Alain Dupas, physicien, auteur de
nombreux ouvrages et consultant spécialiste du programme d’exploration, vous
entretiendront de « l’Exploration
de l’espace : vers une stratégie internationale ? »
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