vendredi 16 novembre 2012

L’actualité de la semaine... en vidéos

Nous en parlions la semaine dernière, Xi Jinping, 59 ans, secrétaire général du Parti communiste chinois (PCC) a été intronisé par le 18e congrès pour devenir officiellement président de la République populaire au printemps prochain. Ce récent changement de leadership à la tête de la deuxième puissance mondiale préoccupe évidemment les analystes de politique étrangère qui observent à la loupe le personnage (y compris la « première dame », chanteuse "kitsch révolutionnaire") dans l’espoir de répondre à leurs questions sur le futur comportement de la Chine. La question est moins pressante, mais elle vaut sans doute aussi la peine d’être posée : quels sont les plans de Xi pour le spatial ? La vérité est que dans le court-moyen terme, peu de choses devraient changer. Le programme spatial n’est, quoi qu’on en dise, pas une priorité en Chine. D’autant plus que le chemin pour les prochaines années est tout tracé, comme illustré par le dernier Livre blanc. De fait, le nouveau dirigeant présidera une période riche en événements spatiaux, de Chang’e à Tiangong dont les modules 2 et 3 devraient suivre prochainement. Après 2020, décennie sur laquelle Xi devra prendre des décisions, les interrogations se font toutefois plus nombreuses : la Chine poursuivra-t-elle son approche incrémentale, étape par étape, jusqu’à l’envoi de taïkonautes sur la Lune vers 2030 ? Ou ressentira-t-elle la nécessité de diminuer son investissement spatial déjà modeste aux alentours de 2 milliards/an ? La lecture du spatial chinois est de fait difficile, sujette à de nombreuses interprétations. Sur ce sujet, voir l’article que j’ai commis pour Perspectives internationales, « La Chine à la conquête de l’espace : petit guide critique ».


Le 10 novembre dernier, une fusée Ariane 5 a lancé avec succès, pour la 52e fois consécutive, deux satellites de télécommunications : Eutelsat 21B construit par Thales pour le compte de l’opérateur parisien bien connu, et Star One C3 développé par la firme américaine Orbital Sciences pour couvrir le Brésil et la zone andine. Il s’agit du 26e satellite confié par Eutelsat à Arianespace, et du 9satellite brésilien lancé. Avec ce lancement, la famille Ariane totalise 210 missions depuis le vol inaugural d’Ariane 1 en 1979.



Autre lancement de la semaine, celui d’un satellite de communication dual, à usage civil et miltiaire, de la constellation Meridian destiné à remplacer la vieille famille de satellites Molniya. Lancé depuis la base spatiale de Plesetsk, à bord d’un Soyouz 2.1a, Meridian 6  a la particularité d’opérer sur une orbite très excentrique (e = 0,7) avec une apogée de 35 790 km pour un périgée de 500 km avec une période de révolution de 12h et une inclinaison de 63°. Découverte à l’époque des premiers pas de l’URSS dans l’âge spatial, cette orbite est utilisée car elle permet de couvrir l’intégralité du territoire russe au contraire des GEO sats, tout en étant plus facile à atteindre depuis les latitudes très élevées des pas de tir russes. Parce qu’il s’agit d’un lancement militaire, la publicité est faible et les vidéos introuvables.

Le bon déroulement de l’opération a pu surprendre ceux d’entre vous qui suivent attentivement les nouvelles russes. Mercredi, le Centre de Contrôle des Vols (TsUP, équivalent de Houston), situé près de Moscou, a en effet subi une panne conduisant, selon l’agence de presse Ria Novosti, la Russie à perdre le contact avec le segment russe ISS et une grande majorité de ses satellites civils, avant de préciser finalement que concernant la station spatiale la NASA assurait naturellement l’intérim. Des travaux de terrassement seraient responsables : en provoquant la rupture d’un câble, ils auraient entraîné une perte des communications avec les stations de télémétrie terrestres situées en Russie empêchant le segment sol de suivre avec précision les données orbitales des satellites. Aucun satellite militaire n’a toutefois été concerné par le problème. Dans le cas du cosmodrome de Plesetsk, c’est d’ailleurs le centre de Golitsino (TsUS) qui est aux commandes. La date d’atterrissage du vaisseau Soyouz TMA-05M avec à son bord trois astronautes est également maintenue au 19 novembre.

Dernière vidéo promotionnelle de l’ESA avant la semaine chargée et cruciale qui décidera de son futur dans le cadre de la ministérielle de Naples. Une importance bien comprise du directeur général qui a proposé de réunir le prochain Conseil ministériel dans les 18 prochains mois au lieu des trois ans habituels afin que les décisions programmatiques puissent bénéficier de toutes les évolutions conjoncturelles possibles. Entre temps : « l’espace est-il un bon  investissement pour l’Europe ? » Les problèmes auxquels le monde fait face aujourd’hui demandent des solutions innovantes. L’espace est stratégique dans cette recherche : en investissant dans ce secteur, l’ESA obtient des dividendes favorisant la croissance et la compétitivité européenne…



Une vidéo à donner le tournis : les astronomes de la NASA viennent d’établir un nouveau record, la découverte d’une candidate pour le poste de galaxie la plus lointaine visible dans l’univers. Cette nouvelle galaxie, appelée MACS0647-JD, a été observée 420 millions d’années après le Big Bang. Sa lumière a voyagé 13,3 milliards d’années pour atteindre la Terre.



Concernant les nouveautés cinématographiques, premier trailer dévoilé pour le thriller de science fiction Europa : six astronautes se rendent dans le cadre d’une mission internationale sur le quatrième satellite de Jupiter, la lune glacée Europa, afin d’y trouver une vie extraterrestre. Pour suivre cette incroyable odyssée, rendez-vous dans les salles courant 2013.


Quelques événements pour finir. Comme l’an passé, le festival de l’image et du livre « Des étoiles et des ailes » s’invite le temps d’un weekend, du 15 au 18 novembre, à Toulouse. Cette année, l’événement aérospatial est accueilli par la Cité de l’Espace.

Puisque j’en suis à parler de Toulouse, le CNES et la Cité de l’Espace reconduisent pour une deuxième saison, à partir du 29 novembre 2012, leur partenariat avec la Cinémathèque de Toulouse. Au programme : Apollo 13 pour découvrir les confins du système solaire, Solaris pour interroger le Temps et la Mémoire et Le Jour d’après pour mieux appréhender l’évolution du climat, sans oublier d’autres classiques, une Special Yuri’s Night et des invités de marque.

La nouvelle saison des Mardis de l’espace a débuté le 16 octobre 2012 à Paris. De 19h30 à 20h30, le CNES organise des soirées sur le thème de l’espace au Café du Pont-Neuf, 14 quai du Louvre. Le prochain rendez-vous, mardi 20 novembre, devrait tout particulièrement intéresser les lecteurs de ce blog : Richard Bonneville, directeur adjoint de la direction de la prospective, de la stratégie, des programmes, de la valorisation et des relations internationales du CNES, et Alain Dupas, physicien, auteur de nombreux ouvrages et consultant spécialiste du programme d’exploration, vous entretiendront de « l’Exploration de l’espace : vers une stratégie internationale ? » 

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