Les astéroïdes sont à la mode aujourd’hui, aussi bien du côté des investisseurs privés que des gouvernements. Si les seconds s’inscrivent dans un schéma d’exploration traditionnel, les premiers ont néanmoins un obstacle majeur devant eux : l’incompatibilité apparente entre le régime de l’espace tel qu’actuellement en place et leurs projets d’exploitation des astres célestes à des fins de profit.
Le 27 janvier dernier, le Japon
a lancé deux satellites de reconnaissance IGS, Radar 4 et Optical Radar-5,
depuis le Tanegashima Space Center, principale base de lancement du pays. Les
charges utiles ont été placées avec succès en orbite grâce au lanceur japonais
H-2A qu’opèrent depuis peu les industries Mitsubishi. Il s’agissait du 22e lancement de la fusée H-2A, le 16e réussi depuis l’échec de 2003 et la perte des premiers satellites du programme « espion » et ainsi le 8e consacré au programme secret de
satellites japonais dit IGS pour « Information
Gathering Satellites ». IGS-Radar 4, le troisième satellite de la
constellation, a un poids total de 850 kg et une durée de vie de cinq ans pour
une résolution sub-métrique. Le démonstrateur optique, d’une durée de vie de
deux ans, aurait quant à lui une résolution de 40 cm. Le Japon a établi ce
programme à la suite du test d’un missile nord-coréen en 1998 dans le but de
surveiller la Corée du Nord et de collecter des informations sur les
préparatifs de lancement. Etant donné la nature secrète du lancement, il n’y a
pas de vidéo officielle aussi bien du gouvernement que de Mitsubishi. Les
amateurs ont donc suppléé… Trois autres tirs sont prévus cette année au Japon.
Après la Corée du Nord en décembre dernier, le ô combien élitiste club spatial vient d’accueillir un onzième membre - treizième si l’on compte l’ESA, en plus de la Grande-Bretagne et de la France, et le couple Russie/Ukraine en tant que survivants de l’URSS. En parvenant à arracher avec succès 140 tonnes de métal et de carburant à la gravité terrestre, la Corée du Sud accède en effet à son tour au titre si convoité. A la différence de l’exploit similaire de Pyongyang, cela alors que le Conseil de Sécurité des NU a adopté une troisième résolution (Résolution 2087) imposant de nouvelles sanctions au régime du Nord, la réaction internationale a salué la réussite sud-coréenne.
Malgré un calendrier des lancements chargé cette semaine, la conquête de l’espace est loin d’être une affaire de routine. L’échec retentissant de la fusée Zenit-3SL ce vendredi 1 février n’illustre que trop bien cette réalité. A peine plus de 40s après son décollage depuis la plateforme Odyssey, le lanceur de Sea Launch s’est ainsi abimé dans l’Océan Pacifique avec sa précieuse cargaison de 6 tonnes, le satellite IS-27. Une perte qu’il faudra compenser : c’est aussi vrai pour l’opérateur de télécommunications n°1 mondial Intelsat que pour le secteur des assurances – IS-27 était assuré à hauteur de 400 millions de dollars – pour qui 2013 commence d’ores et déjà dans le rouge.
Première étape vers l’envoi d’hommes en orbite selon l’agence de
presse Fars, l’Iran a déclaré avoir lancé dans l’espace à 120 km d’altitude
une capsule de 285 kg contenant un singe. Le communiqué ajoute que l’animal a
ensuite été récupéré vivant. A priori rien de bien excitant, s’il n’y
avait les médias pour monter l’affaire en épingle et l’Iran pour faire de
ce tir (suborbital) une démonstration de force et de prestige. La fusée
Kavoshgar-3 a ainsi été tirée le lundi 28 janvier sans qu’il soit possible de
préciser les détails, le site de lancement ou le lieu de récupération. Les
Etats-Unis n’ont d’ailleurs confirmé ni le lancement ni le statut de sa mission
laissant subsister un doute que les photographies
publiées n’ont pas dissipé, bien au contraire. A noter que le programme
spatial iranien, actif depuis 2009 notamment, est critiqué car violant la
résolution 1929 du Conseil de Sécurité des NU, adoptée en 2010, qui interdit le
développement par l’Iran de missiles balistiques. Dans le cas présent, le vol
était suborbital et la technologie utilisée (je pense au bouclier thermique)
sans doute très différente de celle nécessaire pour développer un missile
balistique à tête nucléaire. Reste que c’est l’Iran et que l’on annonce qu’il
en sera donc autrement dans l’avenir notamment si le régime poursuit le
développement des fusées Safir (masse > 26 tonnes) et surtout Simorgh (masse
> 80 tonnes).
Après la Corée du Nord en décembre dernier, le ô combien élitiste club spatial vient d’accueillir un onzième membre - treizième si l’on compte l’ESA, en plus de la Grande-Bretagne et de la France, et le couple Russie/Ukraine en tant que survivants de l’URSS. En parvenant à arracher avec succès 140 tonnes de métal et de carburant à la gravité terrestre, la Corée du Sud accède en effet à son tour au titre si convoité. A la différence de l’exploit similaire de Pyongyang, cela alors que le Conseil de Sécurité des NU a adopté une troisième résolution (Résolution 2087) imposant de nouvelles sanctions au régime du Nord, la réaction internationale a salué la réussite sud-coréenne.
La fusée sud-coréenne Korea Space Launch Vehicle-1 (KSLV-1)
a été tirée avec succès le 30 janvier depuis le centre spatial de Naro (quelque
500 km au sud de Séoul) avec à son bord un satellite scientifique STSAT-2C d’un
poids de 100 kg. Il s’agit de la troisième tentative de lancer une fusée.
Organisé dans le cadre d’une coopération avec la Russie, celle-ci ayant accepté
de développer le premier étage de la fusée, le programme spatial sud-coréen
cumulait jusqu’à présent les déceptions après les échecs de 2009 et 2010. Avant
d’être transformé, cet essai avait lui-même été repoussé à de nombreuses
reprises laissant à la Corée du Nord le soin de placer la première un satellite
en orbite : d’abord annoncé pour novembre, le lancement avait été annulé en
raison de dysfonctionnements techniques, apparemment au niveau du moteur russe
fabriqué par Khrounitchev sur la base de la future fusée russe Angara. De ce point de
vue, malgré la réussite finale, le programme est donc un échec politique.
Sur le plus long terme, reste à savoir si la Corée du Sud
aura tiré de cette coopération – à laquelle ce troisième tir réussi met fin –
l’expérience nécessaire pour continuer le chemin seule. Séoul prévoit notamment
le développement et le lancement en 2021 d’une fusée 100% indigène capable
d’amener en orbite une charge utile de 1,5 tonnes.
Le nouveau système TDRS-K (Tracking and Data Relay Satellite
K) de la NASA a décollé le 31 janvier lors d’un lancement sans problème depuis
la base de l’USAF de Cape Canaveral. C’est à la fusée Atlas 5 de ULA que la
tâche a été dévolue d’emporter ce satellite de communication de nouvelle
génération à un demi-milliard de dollars en orbite géostationnaire. Le
satellite TDRS-K de 3,5 tonnes est le premier d’une série de trois satellites
qui devrait renforcer d’ici 2015 le réseau
TDRS, aujourd’hui composé de seulement cinq appareils, de communication et
de relais de donnés entre le sol et les véhicules – notamment habités – situés
dans l’espace.
Malgré un calendrier des lancements chargé cette semaine, la conquête de l’espace est loin d’être une affaire de routine. L’échec retentissant de la fusée Zenit-3SL ce vendredi 1 février n’illustre que trop bien cette réalité. A peine plus de 40s après son décollage depuis la plateforme Odyssey, le lanceur de Sea Launch s’est ainsi abimé dans l’Océan Pacifique avec sa précieuse cargaison de 6 tonnes, le satellite IS-27. Une perte qu’il faudra compenser : c’est aussi vrai pour l’opérateur de télécommunications n°1 mondial Intelsat que pour le secteur des assurances – IS-27 était assuré à hauteur de 400 millions de dollars – pour qui 2013 commence d’ores et déjà dans le rouge.
Mais cet accident jette surtout le trouble sur l’avenir de
la société Sea Launch qui se remettait à peine de la faillite de 2009 – causée
par un précédent échec en 2007 – et de la restructuration dont elle avait fait
l’objet en 2010 avant de revenir à l’opérationnel en septembre 2011. Après une
année 2012 bien remplie, SL prévoyait son grand retour pour 2014 avec quatre
campagnes de tirs par an.
Enfin, même si Ria Novosti se
plaît à rappeler que la Zenit est au moins partiellement de « fabrication
ukrainienne », cet échec est aussi le dernier d’une longue série d’accidents
frappant l’industrie russe. La fusée Proton, utilisée par la société ILS, a
subi en décembre dernier un troisième échec en moins de 16 mois. Quant au petit
lanceur Rockot, malgré une mise en orbite réussie, il a tout de même souffert
d’un dysfonctionnement lors de sa manœuvre de désorbitage.
En lieu et place de notre rubrique cinéma, cette semaine sera consacrée à la technologie au travers du programme SeeMe. Le programme « Space Enabled Effects for
Military Engagements » de la DARPA
a pour objectif de fournir aux combattants sur le terrain une information
d’origine spatiale disponible à la demande. SeeMe fournirait ainsi une imagerie
en temps réel des alentours immédiats du combattant à l’aide d’appareils
portatifs du genre téléphone mobile ou tablettes. « We’re putting near-real time data where
the warfighter needs it – directly into their hands – and providing them with
vital, tactical intelligence they can control » a indiqué l’entreprise Raytheon à l’origine du projet. SeeMe
comprend également un deuxième volet, soit une capacité de lancement rapide à
bas coût : en l’occurrence le « Airborne Launch Assist Space Access », un simple
avion modifié sous lequel un lanceur a été installé. Pour un total de 1,5
millions de dollars le lancement, SeeMe serait organisé autour d’une
constellation de 24 microsatellites d’une durée de vie individuelle de 45
jours. Complémentaire des drones actuels, une telle architecture low-cost en
orbite basse permettrait aux combattants de disposer d’une couverture satellite
toutes les 90 minutes.
Remembering : La désintégration en vol de la navette Columbia en janvier
2003 a causé la mort des sept membres d’équipage de STS-107 et la fin du programme Shuttle. Cette semaine, dix ans après, l’Amérique se souvient :
-- Président BarackObamaTen years ago, seven brave astronauts gave their lives in the name of exploration when America's first flight-ready space shuttle, Columbia, failed to return safely to Earth. Each year, on NASA's Day of Remembrance, we honor the crew of that Columbia flight, as well as those of Challenger and Apollo 1, and all the members of the NASA family who gave their lives in the pursuit of expanding our Nation's horizons in space-a cause worthy of their sacrifice and one we must never forget.
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