Cette double séance d’auditions s’est tenue le 19 et 20 mars à Capitol Hill, à la Chambre (« Threats from Space: A Review of U.S. Government Efforts to Track and Mitigate Asteroids and Meteors, Part 1 ») puis au Sénat (« Assessing the Risks, Impacts, and Solutions for Space Threats »). Elle a réuni le général William Shelton du Air Force Space Command, John Holdren, conseiller auprès de Barack Obama, et Charles Bolden de la NASA d’un côté, Jim Green du département des sciences planétaires de la NASA, Ed Lu de la Fondation B612, Richard DalBello de l’opérateur Intelsat et Joan Johnson-Freese du Naval War College de l’autre.
Ces experts ont largement eu le temps de rappeler que les
deux événements cosmiques de février dernier étaient une coïncidence et que les
chances de voir un astéroïde frapper la Terre étaient faibles. Ainsi selon Charlie Bolden, « it is
unlikely that the world will suffer a global catastrophic impact over the next
several hundred years similar to the dinosaur extinction event. » Mais pour
John Holdren de la Maison Blanche, si « The odds of a near-Earth object strike
causing massive causalities and destruction of infrastructure are very small,
[...] the potential consequences of such an event are so large that it makes
sense to take the risk seriously. »
Reste qu’à l’heure où seulement 10% des NEO (astéroïdes >
140 m) ont été identifiés par la NASA, alors que l’objectif fixé par le Congrès
en 2005 était de 90% d’ici 2020, Charles Bolden a
indiqué combien cette mission ne pouvait pas être réalisée dans les délais
impartis compte tenu du budget actuel. « Our estimate right now is at the
present budget levels it will be 2030 before we’re able to reach the 90 percent
level as prescribed by Congress. » « You
all told us to do something, and between the administration and the Congress,
the bottom line is the funding did not come. »
Comme l’indique
l’article de SN, la menace céleste posée par les NEO se heurte en
effet aux réalités budgétaires bassement terrestres, une problématique qui se
trouve être d’autant plus d’actualité maintenant que le couperet du sequester
est entré en application.
Le général
William Shelton a ainsi rappelé combien les coupes budgétaires diminuaient
la capacité des Etats-Unis à générer une bonne connaissance de la situation
spatiale (SSA) et une surveillance efficace des objets géocroiseurs et surtout
des débris orbitaux de toute sorte (accidentels et intentionnels). « We are clearly less capable under sequestration. » « Our dependence on space, not only for our
way of life but also for military operations, is very high, so we would
sacrifice that. »
A l’exemple de Shelton, aucun des intervenants n’a cherché à
agiter le spectre de la menace posée par les NEOs. C’est en réalité l’inverse
qui a prévalu, chacun préférant défendre son pré-carré craignant sans doute
qu’en ces temps difficiles un investissement accru dans ce domaine de la
détection et de la caractérisation des géocroiseurs ne se fasse au détriment de
programmes jugés prioritaires. « We could come out of this hearing and decide
that we really want to pour money into NEO detection and characterization, and
that would not be the right thing to do » a notamment indiqué le
directeur de la NASA.
Image : Astéroïde Apophis Crédits : CNES/Ill. P. Carril.
Bonjour,
RépondreSupprimerillustrateur professionnel spécialisé en astronautique et astronomie, je suis l'auteur de l'image de l'astéroïde menaçant la Terre au début de votre article. J'ai remarqué que vous citez, à juste titre, vos sources écrites dans votre blog, mais que les illustrations ou photos sont très rarement créditées. Comme les journalistes de la presse écrite dont les articles sont cités ou repris avec références, nous autres illustrateurs avons aussi le droit d'être crédités pour nos œuvres qui contribuent grandement la diffusion des connaissances.
Je veux bien accepter L'utilisation gratuite de version basse résolution de mes images sur le net, mais de grâce, mettez au moins mon nom à côté ou en bas de l'image en crédit.
Bien cordialement,
Pierre CARRIL - illustrateur scientifique
pierre.carril@neuf.fr
Cher monsieur, merci pour ce rappel à l'ordre: vous avez entièrement raison.
RépondreSupprimerBien à vous,
Je vous remercie pour votre prompte rectification.
RépondreSupprimerPierre CARRIL