J’inaugure un nouveau type de post : les liens de la semaine. Pour ce premier message, rien de représentatif pour la suite a priori : la venue du weekend du 14 juillet (cf. cette image montrant les soldats de l'outre-mer mis à l'honneur cette année) m’oblige à faire entorse à la logique qui voudrait que j’attende le vendredi ou le weekend pour poster…
Je vous propose 4 thèmes :
Slate.fr a publié le 9 juillet un article dont le sujet est fort semblable à celui traité ici même. Si le point de départ est identique, le raisonnement s’avère toutefois différent.
RÉCEMMENT, DEUX FILMS HOLLYWOODIENS de science-fiction revisitent l’histoire du monde en prenant soin de donner aux Etats-Unis le beau rôle. Que ce soit dans X-Men: le commencement ou Transformers 3, le spectateur assiste à une nouvelle version d’événements mondiaux connus de tous mais dont on aurait ignoré les véritables ressorts.
L’auteur a raison de constater « la puissance narratrice exceptionnelle des Etats-Unis » et de voir Hollywood comme « l’arme la plus puissante de la dernière super puissance planétaire » (cf. le soft power). Toutefois, si ces films montrent les Etats-Unis avec « le beau rôle », cela n’est certainement pas une preuve d’originalité. En outre, cette « version revisitée de l’histoire de l’humanité, évidemment centrée sur les Etats-Unis », ne me paraît pas inconvenante (sauf, on s'en doute, pour ce qui est de l’élément humain mis de côté à l'avantage du complot) eu égard à ce qui s’est vraiment passé. Ces deux moments clés de la guerre froide sont tout à l’honneur de l’Amérique qui, par deux fois cette année-là, a réussi à faire preuve d’intelligence et de courage. Dans cette perspective, les exemples que l’auteur donne ensuite (« où la cinématographie hollywoodienne réécrit l’Histoire ») me paraissent plus pertinents étant donné la thèse appuyé.
2) Comment Hollywood gère le risque
Transition subtile, The Economist nous propose sur son blog une illustration du modèle de la franchise (voir ci-dessous) adopté par l’industrie cinématographique et nous rappelle l’avantage de ces films pré-vendus dont le nom/titre est une véritable marque reconnaissable par le public (qu’il s’agisse de la suite d’un film à succès ou de l’adaptation d’un best-seller).
3) La crise de la dette aux Etats-Unis est notre troisième thème.
Le débat très vif entre la Maison Blanche et la chambre des représentants a de quoi surprendre avec ces « debt talks that now resemble a Samuel Beckett play on which someone has forgotten to bring down the curtain ». Il est vrai que le problème est davantage politique qu’économique. Du coup, je ne peux m’empêcher de citer à nouveau The Economist sur le sujet pour une posture pro-taxe trop rare pour ne pas être signalée :
The sticking-point is not on the spending side. It is because the vast majority of Republicans, driven on by the wilder-eyed members of their party and the cacophony of conservative media, are clinging to the position that not a single cent of deficit reduction must come from a higher tax take. This is economically illiterate and disgracefully cynical. […] This newspaper has a strong dislike of big government; we have long argued that the main way to right America’s finances is through spending cuts. But you cannot get there without any tax rises…
4) Et maintenant l’espace, même si je crains ici de parler encore des Etats-Unis…
Premier point d'abord : le plan Bush pour aller sur Mars peut être vue comme « a particularly mad one » étant donné les sommes folles qui étaient escomptées. Toutefois, l’histoire de la conquête de l’espace depuis 1957 n’est pas quelque chose qui a été pensée rationnellement en fonction des coûts qui étaient engagés ou non. Le bénéfice économique est important, mais il n’a pas toujours été premier. Qu’il faille parler de Gagarine, de la Lune ou de la navette spatiale, le prestige que les Soviétiques ou les Américains y ont gagné valait largement la peine. Evidemment, on peut parler de disproportionnalité. On peut également se demander si Mars aurait eu un résultat similaire alors que la guerre froide n’était plus (mais cela est peut-être susceptible de changer avec l’émergence de nouvelles puissances !).
Ce qui nous amène à notre second point : le leadership américain en matière spatiale. Alors que la navette spatiale est sur le point d’entrer au patrimoine muséographique des Etats-Unis, le Washington Post propose une table-ronde sur la question :
- Pour le professeur John M. Logsdon, le principal problème du programme spatial américain est l’absence de directives claires – ou plutôt une inflation de celle-ci. Contrainte des « Space Politics » oblige, les Etats-Unis sont victime d’un leadership dispersé et de visions concurrentes que rien (ou presque) ne rassemblent entre les différentes instances du pouvoir, notamment le Congrès et la Maison Blanche. Tout simplement : « [t]here are too many leaders of the U.S. civilian space program, and not enough leadership ». Il s’agit d’une problématique récurrente aux Etats-Unis, mais elle semble peser énormément aujourd’hui.
In more than 40 years of close observation of the U.S. space program, I don’t think there has ever been more uncertainty and fear of impending program collapse. One result of the current confusion is the too-widespread impression that the final flight of the shuttle means that the U.S. program of human spaceflight has come to an end. This is most certainly not the case. Many American astronauts will be living and working on the International Space Station for the decade to come. And yet equating the end of the shuttle program with the end of human spaceflight is symptomatic of the failure of national leaders to agree on and then communicate a vision of the U.S. future in space
- C’est à Obama de prendre l’initiative en cherchant à se concilier le Congrès. La NASA dépend en effet de lui pour trouver une voie viable pour l’espace du futur.Pour autant, selon Peter Cappelli et Gail S. Williams, outre l’aspect politique, le défi le plus important pour la NASA dans l’ère post-navette est humain. La matière grise accumulée durant ces 30 ans de navette spatiale ne doit pas être perdue, mais au contraire réemployée : l’expertise unique, l’expérience inégalable et la « can-do attitude » doivent être préservées. Beaucoup dépend aussi de l’administrateur actuel de la NASA, Bolden, dont le leadership semble pour le moment avoir fonctionné selon Kerry Sulkowicz.
Bon weekend !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire