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Le chef de l’Etat s’est aujourd’hui mis dans la peau du
général de Gaulle, cinquante ans après la création, décidée par ce dernier, le
16 décembre 1961, du Centre national d’études spatiales (CNES). Dans le
contexte de la Guerre froide, la mission originelle du CNES est alors de donner
à la France le rang de grande puissance spatiale à parité avec l’URSS et les Etats-Unis.
Pour cela, le développement d’une capacité de lancement autonome – objectif atteint
en 1965 avec la fusée Diamant A et son satellite Astérix, et, plus fortement
encore, en 1979 avec le premier tir effectif de la fusée Ariane – est
primordial. La chose est encore vraie aujourd’hui comme le prouvent la référence
à Ariane 6, et le propos suivant de Nicolas Sarkozy, « La maîtrise des lanceurs
nous a offert un accès libre et […] indépendant à l’espace. Je tiens à vous
confirmer mon attachement à préserver, à toute force, cette capacité d’accès ».
Mais l’enjeu posé par Galileo n’est guère différent. « Il
faut que l’Europe ne baisse pas la garde dans le domaine spatial »
avons-nous donc entendu. « L'Europe a besoin de grands projets
fédérateurs. Son horizon ne peut se limiter à la gestion à court terme des
difficultés du moment. Même si les temps sont durs, je dirais qu'ils sont très
durs, l'Europe ne doit pas renoncer à investir dans son avenir ». Il faut
donc « une politique industrielle européenne plus claire » et moins
de « naïveté » de la part des Européens. Au niveau français, le
Président a donc rappelé que l’espace est « une priorité » comme en
témoigne l’augmentation du budget civil de 16% entre 2007 et 2012, passant de
1,4 à 1,6 milliards d’euros. Dans le cadre du Grand Emprunt, ce sont aussi 500
millions d’euros qui vont être alloués aux projets
spatiaux car « ce serait folie que de ne pas donner à cette filière
les moyens de se développer ». D’autant plus que « un euro investi
dans l'espace crée près de 20 euros pour le reste de l'économie ».
Pour un pays qui entend être un acteur stratégique de premier plan sur la scène mondiale, le statut de puissance spatiale est donc aussi indispensable que celui de puissance nucléaire. Refuser que l’espace soit le monopole d’un seul, c’est contribuer à instaurer l’équilibre de demain entre puissances et à prévenir les tentations de l’unilatéralisme (p. 183).
… succinctement
résumée dans un entretien accordé, en 2003, à Air
& Cosmos : « L'espace
représente le même enjeu aujourd'hui que la dissuasion nucléaire dans les
années soixante », et donc reproduite encore aujourd’hui par le chef de l’Etat,
l’idée selon laquelle,
Si l’espace est pour nous une priorité, c’est parce qu’il n’y a pas de souveraineté française en ignorant cet enjeu de l’espace.
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