4) De bien dangereuses rencontres
Encore
que comme Sam (Moon, 2009) ou Kris (Solaris, 1972) le ressentent bientôt, il
y a quelque chose de pire que d’être seul dans l’espace… n’être pas seul. Certes, Wallace et Gromit
(A Grand Day Out, 1989) ont la chance de tomber
sur un être relativement bienveillant. Même s’il fait l’expérience des geôles
de la terrible Reine Yllana, l’équipage de Queen in Outer Space (1958) n’est pas totalement
malheureux non plus. Il faut dire que les premiers s’établissent
sur la Lune, qui comme chacun sait est un immense fromage, pour y piqueniquer, et
que le second fait une découverte terrible ô combien désagréable en débarquant
sur Vénus. Inutile de dire que
tout le monde n’est pas aussi fortuné.
5) Bien plus qu’un
voyage
Mais
il y a bien plus en jeu que la simple survie de ces « envoyés de l’humanité »
que sont les astronautes. Sur les épaules de ces derniers repose en effet l’avenir
de notre planète. Du moins si l’on en croit Hollywood. La saga Alien
(1979-1997), y compris
la préquelle qui arrive cette année dans les salles, n’est ainsi pas autre
chose qu’une course de vitesse pluriséculaire engagée par deux races, l’humanité
– incarnée par Sigourney Weaver/Ellen L. Ripley – et des créatures aliens particulièrement
redoutables, et dont le prix n’est rien moins que la Terre elle-même. La série Stargate et ses multiples versions
(1997-2011) est plus explicite encore. Une fois la Boîte de Pandore ouverte, i.e. l’exploration de l’espace
entamée, aucun retour en arrière n’est possible. Symbolisée par la maîtrise de
la technologie de la « porte des étoiles » (Stargate, 1994), cette problématique
apparaît dès les premiers instants de la série
lorsqu’un E.T. franchit agressivement la porte et menace donc directement la
Terre. La franchise développe sur ce thème du « dilemme de sécurité »
en passant d’un ennemi ontologique à un autre, ainsi des goa’uld, des Ori (Stargate
SG-1) et
des Wraith (Stargate Atlantis).
Pour vivre heureux, vivons
cachés ? Ce cliché philosophique possède aujourd’hui des résonances intergalactiques
insoupçonnées, positives (Contact, 1997) ou négatives (Battleship, 2012). L’impact n’est d’ailleurs
pas que cinématographique : rappelons que les sondes Pioneer (10 et 11) et Voyager (1 et 2) emportent en leur sein des cartes du système de
solaire.
6) Des interrogations
éthiques
Le questionnement devient donc éthique.
Une fois encore SETI
domine la littérature et le cinéma de science-fiction. Ainsi d’une rencontre
avec une intelligence supérieure. Dans 2001: A Space Odyssey (1968), la découverte de TMA-1, le monolithe
noir enfoui dans le cratère de Tycho, va bouleverser l’histoire de l’humanité.
De quoi réfléchir aux conséquences du voyage spatial puisque le moindre
développement est sans doute l’apparition d’une nouvelle espèce, explicite dans
2010: Odyssey Two (1982 pour le
livre, 1984 pour le film). Il en est de même dans le cas d’une confrontation
symétrique. Dans Ender’s
Game et ses suites,
l’humanité, obligée de déclarer la guerre à une race extra-terrestre, se retrouve
avec un génocide sur les bras et un véritable traumatisme dont le passage des
millénaires et la colonisation continue de la galaxie ne parviendront pas à
effacer totalement le souvenir. Naturellement, la réflexion n’est que plus
forte lorsqu’il est question de rencontre asymétrique. Certains penseront à Avatar (2010). Pour ma part, je
préfère m’appuyer sur le Voyage dans la Lune (1902) de Georges Méliès.
En effet, à voir l’image de notre satellite transpercé par une fusée, n’y
a-t-il façon plus violente de débuter l’aventure spatiale ? La suite n’est
guère mieux, la rencontre avec les Sélénites – de bien fragiles créatures –
tournant rapidement à la bagarre.
La question du traitement des « indigènes », quelle que soit leur forme, n’est pas que fictionnelle. Les sondes que nous envoyons dans l’espace sont soumises à des processus de stérilisation sévères : il s’agit en effet d’éviter d’amener, par exemple sur Mars, des microorganismes terrestres capables de contaminer la planète, de détruire les formes éventuelles de vie, etc. et, il est vrai, de fausser toutes mesures. Dans cette perspective, que penser de la terraformation ? Sous prétexte qu’aucune vie intelligente n’y réside, l’univers nous appartient-il ? La survie de l’espèce humaine, l’élément déclencheur dans Red Planet (2000), est-elle une raison suffisante ?
... à suivre !!
Si nous n'allons pas voir les ''aliens'', ce sont les ''aliens'' qui viendront à nous :)
RépondreSupprimerOn à fait assez de boucan sur toutes les ondes électromagnétiques depuis un petit siècle pour rameuter tout le quartier - ''Contact'' de Carl Sagan - ;)
Frédéric
Très juste... et pourtant personne n'est là (sauf à envisager un scénario Men In Black) ! ;)
RépondreSupprimerBien à vous,
Mais qui vous qu'ils ne sont pas en route ?
SupprimerSi on ne peut réellement dépassé la vitesse de la lumière, il peut se passé des dizaines d'années avant que l'on ne fasse le trajet d'un système stellaire à l'autre :)
Bon, j'arrête, tout cela n'est que propectives et supputations tant que l'on aura n'a pas une soucoupe volante au dessus du siège des Nations Unis.