Nous avions évoqué l’an passé le cas des satellites américain UARS et allemand ROSAT qui, retombant sur Terre, avaient un temps défrayé la chronique. LeMonde.fr et l’Ecole de Guerre ont d’ailleurs publié en début d’année un point de vue sur la question : « Satellites en chute libre : l’armée de l’Air veille ». Or voilà que l’histoire se répète…
D’ici quelques heures, la sonde russo-chinoise Phobos-Grunt,
dont nous avons suivi l’agonie depuis l’échec
du mois de novembre, traversera l’atmosphère et viendra percuter l’Océan
Pacifique au large du Chili. Du moins s’agit-il des prévisions. L’incertitude
reste encore grande, notamment concernant la zone d’impact. Vous pouvez d’ailleurs
suivre les péripéties de la sonde, heure par heure, sur le site suivant : http://www.spaceflight101.com/phobos-grunt-re-entry-information.html
via planete-mars.com.
La mission Phobos-Grunt était supposée être un triomphe technologique pour la Russie. La sonde à 163 millions de dollars devait en effet voyager jusqu’au plus gros des deux satellites de Mars (Phobos), collecter un échantillon du sol (désigné par le mot russe « Grunt ») et le ramener sur Terre. Une telle mission n’ayant jamais été tentée, la Russie aurait directement bénéficié de cet exploit. Mais Phobos-Grunt n’a ramené de son voyage vers Mars que de l’embarras.
De fait, Roscosmos a offert au monde un étrange spectacle – réminiscence
nostalgique d’une période révolue et
réflexe d’un autre temps peut-être – durant lequel chacun y est allé de sa théorie plus
ou moins fumeuse pour expliquer l’origine de l’échec. Le directeur de l’Agence
spatiale russe, Vladimir Popovkin, a ainsi fait allusion à la possibilité que
la sonde ait été victime d’une interférence étrangère, sans doute un tir
antisatellite américain. L’explication est certainement plus simple. Selon Rianovosti, « Unfortunately for Popovkin, any thinking person will immediately see
his words for what they are – without a concrete theory as to how and why
Phobos-Grunt may have been sabotaged, this looks to be a classic means of
passing the buck ». Pour Anatoly Zak, de RussianSpaceWeb.com, cité par le Washington
Post, « My strong belief is
there are systemic problems in the industry which build spacecraft ».
Cela étant dit, peut-être l’événement fera-t-il prendre conscience aux gens, comme le croit Space.com, de l’importance de la problématique des
débris spatiaux. Rappelons que 20 à 30 fragments, pesant près de 200 kg, survivront à la traversée de Photos-Grunt dans l’atmosphère et que quelques tonnes de carburant toxique devraient être éparpillées pour l’occasion. A moins qu’il s’agisse d’une publicité bon marché pour le
nouveau film Space Junk 3D.
Histoire de finir cette semaine sur des « liens » plus
heureux, et pour rester sur les dernières sorties cinéma, vous pouvez également
aller visionner le documentaire Man on a
Mission (Mike Woolf, 2010) qui met en scène l’histoire du touriste de l’espace Richard
Garriott. Ce fils d’astronaute – son père est Owen Garriott – est
semble-t-il suffisamment chanceux et fortuné pour réaliser ses rêves. Encore qu’il
faudra du temps pour que le
premier film de SF jamais réalisé dans l’espace et tourné par ses soins à
bord de l’ISS soit porté à l’écran…
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